Thomas Champion : « De la fierté »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Thomas Champion est la révélation du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2). Pendant quatre jours, le coureur de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme a joué avec les meilleurs pour la première fois de sa jeune carrière. Classé 2e de la première étape puis porteur du maillot jaune, il a pris la 4e place du général après être entré dans le Top 5 du chrono final sur les pentes du Revard (voir classement). Le coureur de bientôt 21 ans, qui attise depuis les convoitises, revient pour DirectVelo sur son choix payant de changer de région pour reprendre sa progression.

DirectVelo : Avec le recul, que t’inspire ta 4e place au Tour de Savoie Mont-Blanc ?
Thomas Champion : Il y a de la fierté. C’est le résultat de beaucoup de travail. C’est satisfaisant. Je me savais très en forme mais excepté lors du Tour Alsace où c’est moins dur, je n’avais jamais fait une course montagneuse. Je visais un bon résultat au Tour de Savoie Mont-Blanc, mais peut-être pas la 4e place…

Tu as surpris beaucoup de monde…
Je ne m’en étais pas vraiment rendu compte pendant la course. Mais ces derniers jours, j’ai reçu beaucoup de messages de félicitations, notamment venant de personnes que je ne connais pas forcément.

Et de ton côté, est-ce que tu t’es surpris pendant ces quatre jours ?
Je me savais grimpeur depuis le Valromey 2017 où j’avais terminé 4e du général. On me l’a souvent dit que j’étais grimpeur, même quand je faisais uniquement du VTT. Après le Valromey, j’avais eu des contacts avec Christian (Milesi, le directeur sportif de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, NDLR). Mais dans la foulée, le Vendée U m’a appelé et m’a demandé de passer au Manoir. Ils m’ont vendu du rêve. C’était à côté de la maison. J’avais un BTS à obtenir à la Roche-sur-Yon. C’était plus pratique d’aller au Vendée U, surtout que je ne me voyais pas partir à l’autre bout de la France à 18 ans. J’avais alors choisi de rester près de ma famille en rejoignant le Vendée U.

« JE NE REGRETTE PAS MES DEUX ANNÉES AU VENDÉE U »

Avec le recul, regrettes-tu ce choix ?
Je ne regrette pas mes deux années au Vendée U. Ils m’avaient dit qu’ils avaient besoin de grimpeurs. Nous avions une sorte de hiérarchie établie. Les jeunes faisaient le boulot, et les plus anciens devaient conclure. Je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de m'exprimer, ce qui explique que je n’ai pas eu beaucoup de résultats ces deux dernières années. Vendée U m’a fait découvrir des superbes courses. J’ai adoré aller sur certaines épreuves même si elles ne correspondaient pas à mon profil. C’était kiffant par exemple de faire le Tour de Normandie. Mais je n’ai jamais eu ma carte en deux ans, alors ce n’était pas plus mal de partir et trouver un club plus ouvert qui te laisse ta chance comme à Bourg-en-Bresse.

C’est le Vendée U qui a choisi de ne pas te conserver l’an passé…
Je n’ai pas compris, et je n’ai pas eu d’explications. J’étais sur les gros fronts jusqu’au bout. J’ai disputé le Championnat de France alors qu’il n’y avait que six mecs alignés. La sélection est difficile à faire au Vendée U. J’ai fait une saison complète, sans être blessé et en terminant pratiquement toutes les courses. Et ce tout en ayant fait le travail demandé. Je pense que pour eux, il me manquait un résultat. Mais ces deux ans m’ont permis de prendre de la caisse.

Il était donc logique que tu viennes courir en Auvergne-Rhône-Alpes...
Oui, rejoindre Bourg-en-Bresse l’hiver dernier était un choix logique. Je “kiffe” les montagnes. Je me suis installé à Aix-les-Bains (Savoie), et pour rouler c’est top. J’ai pu prendre le coup de pédales de la montagne grâce à de l’entraînement classique. Et après le confinement, j’ai enchaîné les stages en Maurienne et en Tarentaise, pendant environ un mois et demi. J’ai fait des grands cols. C’était sympa… C’est la première fois que je faisais un stage en altitude, j’ai pu en ressentir les effets bénéfiques. Quand tu habites en Vendée, tu roules comme tu peux pour préparer des courses difficiles… J’avais préparé le Tour de l’Avenir en Espoirs 1 en enchaînant du VTT en juillet et le Tour Alsace.

« FAIRE UN TOUR EN ÉQUIPE DE FRANCE »

Quelle part a le VTT sur ta performance au Tour de Savoie Mont-Blanc ?
Le VTT, c’est ma source. J’ai commencé par là. C’est dans cette discipline que j’ai appris le vélo. Le VTT permet d’avoir des qualités que les routiers n’ont pas forcément. Il “suffit” ensuite de prendre de la caisse et de l’endurance. Ça paie souvent pour les vététistes. Le CREF des Pays de la Loire m’a mis sur la route et m’a permis d’avoir des résultats. J’avais fini 8e de la Philippe Gilbert en J1. J’avais confirmé au Valromey l’année suivante. Je n’avais jamais monté de cols de ma vie et ça s’était bien passé. Je me disais alors qu’il y avait un truc à faire sur la route. A propos du CREF, j’ai retrouvé Xavier Fournier cette année comme entraîneur. Il me suivait pendant mes deux années Juniors et en Espoirs 1. Vendée U m’a fait changer d'entraîneur l’an passé et ça n’a pas collé. Je retravaille donc avec Xavier cette année, et ça marche très bien avec lui.

Quels sont aujourd'hui tes points faibles ?
J’ai perdu sur le plat la force acquise au Vendée U. Lors de la 1ère étape du Tour de Savoie Mont-Blanc, il n’est pas normal que je me fasse reprendre 25’’ en neuf bornes de descente. Il m’a manqué de la force… Il faut que je travaille ça. Cette 4e place me motive encore plus. Je vais essayer de marcher au Tour du Pays de Montbéliard et à la Ronde de l’Isard. Pourquoi pas faire un tour en Équipe de France ? Ça serait vraiment cool si ça pouvait se faire.

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