Alexandre Francôme : « 200 gars l'ont dans la tête »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Pour sa deuxième course depuis la reprise, Alexandre Francôme a levé les bras. Après une échappée menée à deux avec Ewen Costiou (EC Landerneau), le sociétaire de l'Olympique Grande-Synthe U19 Formation s'est imposé au bout d'un mano à mano en haut de la bosse d'arrivée du Prix de la Saint-Laurent à Montpinchon (voir le classement). Le coureur de 18 ans revient avec DirectVelo sur sa première victoire à ce niveau.

DirectVelo : Avec quelles ambitions as-tu pris le départ du Prix de la Saint-Laurent ?
Alexandre Francôme : Mon entraîneur m'avait dit que c'était un circuit pour rouleur-puncheur qui pouvait me convenir. L'an dernier l'équipe était handicapée par une grosse chute avant Montpinchon et plusieurs coureurs en portaient encore les stigmates le jour de la  course. Aujourd'hui, ils ont fait un gros travail pour moi et je les en remercie. Remporter une fédérale, c'est énorme. On ne peut pas en gagner tous les jours des comme ça, avec un tel niveau. Il y a 200 gars au départ, et 200 gars qui l'ont dans la tête. Mais il n'y a qu'un vainqueur.

Comment t'es tu retrouvé à l'avant ?
Je suis sorti après 40 km de course. Je ne voulais pas accompagner les coups avec seulement un ou deux coureurs car ça ne pouvait pas aller loin. Un moment j'ai vu quatre, cinq coureurs sortir, et j'ai réagi car il y avait des costauds devant. J'ai pensé que ça pouvait faire quelque chose. Il y a eu un regroupement avec l'échappée. Nous avons roulé trois tours à fond et d'un seul coup, ça s'est arrêté. Certains n'y croyaient plus et voulaient attendre le peloton. J'ai parlé avec Ewen Costiou, on était frais tous les deux, et on en a mis une bonne en haut de la bosse.

« MA GRAND-MÈRE M' A DIT : "SURTOUT CONTINUE !" »

Comment s'est jouée la victoire entre vous deux ?
On s'est entendu jusqu'au bout. On a tout donné jusqu'à l'arrivée. On s'est même dit "Félicitations" en bas de la bosse d'arrivée. "Qu'on fasse un ou deux, c'est super ce qu'on a fait". On était content pour l'un ou l'autre. Le sprint s'est fait à la pédale. Finir à deux comme ça c'est super. Et merci aux organisateurs de nous proposer des beaux circuits comme ça. Sans eux, il n'y aurait pas de course

Comment es-tu venu au vélo ?
Mon père voulait m'orienter vers le foot comme lui. Il a joué comme semi-pro. Mais ma mère ne voulait pas. Une fois, je regardais le Tour de France à la télé et j'ai dit à mon père : "ça m'a l'air pas mal, c'est ce que je veux faire". Ma grand-mère m'a payé mon premier vélo, le jour de son anniversaire. Elle m'a également payé tout mon équipement. Elle m'a dit "surtout, continue !". Je gagne une course dès ma première année de vélo mais trois jours après, elle décède. Elle m'a toujours dit : "je suis persuadée que tu iras loin dans le cyclisme".

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