Mont Ventoux : Les coureurs séduits par la double ascension

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Ce jeudi, à l’occasion de la 2e édition du Mont Ventoux Dénivelé Challenges, les coureurs ont dû escalader les pentes du « Géant de Provence » à deux reprises : une première fois jusqu’au Chalet-Reynard, puis une seconde fois jusqu’au sommet, ou presque, les actuels travaux empêchant les organisateurs d’installer la ligne d’arrivée au niveau de l’Observatoire mais quelques longueurs plus bas, au Col des Tempêtes. Un profil qui a permis au Russe Aleksandr Vlasov (Astana) de l’emporter, lui qui sortait déjà d’une Route d’Occitanie convaincante (voir classement). Cette double ascension était-elle une bonne idée ? Faut-il renouveler la formule à l’avenir ? “Oui, franchement, c’est pas mal, ça change. C’est une autre course. Ce n’est plus une montée sèche. Je préfère ce type de course, c’est une bonne idée”, synthétise auprès de DirectVelo Rémy Rochas, le grimpeur de la formation Nippo Delko One Provence. “Je trouve aussi que c’est une bonne idée”, explique Julien Bernard. “Si on veut faire une Classique pour les grimpeurs, on est obligé d’avoir au moins deux ascensions. Il ne faut pas que ça se résume à une montée sèche. La première ascension permet de faire le ménage et ensuite, ce sont les jambes des grimpeurs qui parlent. On peut vite avoir des défaillances dans la première ascension. Potentiellement, si on se sent mal, ça peut mettre le doute dans la tête avant la dernière montée”.

C’est d’ailleurs ce qui est arrivé au leader de Julien Bernard, Richie Porte, durant la première ascension du « Mont Chauve ». “Mais on lui a remonté le moral en lui disant que c’était normal, avec la chaleur. Finalement, il va faire 2e après s’être bien accroché… C’est intéressant”. Victor Lafay, membre de l’équipe Cofidis, a été victime d’un coup de chaud au pied de la seconde ascension du Ventoux. “Une fois arrivé au Chalet, vent de face, ça m’a rafraichi un coup mais c’était un peu tard”, se marre-t-il. Au-delà de la double ascension, il tient à insister sur la chaleur présente durant toute la course, avec jusqu’à 34°C sur les routes du Vaucluse ce jeudi. “On a eu super chaud sur la première montée. La chaleur a joué un rôle. Il faisait encore plus chaud pour la deuxième montée. Même en s’arrosant, en deux secondes on avait à nouveau chaud. La première ascension a déjà été assez sélective. Deux ascensions, c’est beaucoup plus avantageux pour les purs grimpeurs”.

UNE PREMIÈRE SÉLECTION AVANT UNE EXPLICATION ENTRE PURS GRIMPEURS

Son leader du jour, Guillaume Martin, finalement 3e à l’arrivée, a également apprécié cette double montée. “Je préfère quand il y a des enchaînements, ça durcit la course. Je suis meilleur en répétition d’efforts plutôt que sur des montées sèches. Disons que ça a permis de fatiguer tout le monde. Peut-être que dans la dernière montée, les coureurs étaient plus éprouvés”. 3e de la course l’an passé, l’Estonien Rein Taaramäe a pu comparer les deux formules. Et il ne souhaite pas s’arrêter au seul Mont Ventoux pour analyser les différences de parcours. “En fait, c’est plus dur mais pas beaucoup plus dur non plus car l’an passé, c’était très vallonné sur la première partie de course, et c’était dur aussi… Donc ça peut dépendre de ce qu’il y a en plus du Ventoux et de la façon dont le peloton a décidé de rouler avant le Ventoux”.

L’an passé, Julien El Farès, plus répertorié comme un puncheur qu’un grimpeur, était parvenu à prendre la 4e place. Sur une montée sèche, Quentin Pacher (B&B Hôtels-Vital Concept) aurait peut-être lui aussi pu tenter de réaliser ce type de performance. Mais pas avec une double ascension. Il y a un parcours, tracé et décidé par les organisateurs. Ensuite, c’est aux coureurs de s’y faire, c’est tout. Il y a des grimpeurs qui apprécient que la journée soit usante, pour ne pas arriver avec tout le monde frais au pied de la dernière ascension. Là, c’est ce qu’il s’est passé puisqu’Astana a imprimé un gros tempo dans la première ascension. Je fais partie de ceux qui auraient préféré qu’on arrive frais au pied de la dernière ascension”, rigole-t-il. Pour cette deuxième édition, cette double ascension semble en tout cas avoir convaincu les athlètes présents sur la course.

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Portrait de Julien BERNARD
Portrait de Victor LAFAY
Portrait de Guillaume MARTIN
Portrait de Quentin PACHER
Portrait de Rémy ROCHAS
Portrait de Rein TAARAMÄE