Tour de l'Ain, « de gros efforts » face au Covid-19

Crédit photo Benoît Prieur - DirectVelo

Crédit photo Benoît Prieur - DirectVelo

Il est 16 h ce jeudi à l'hôtel Lyon-Est de Saint-Maurice-de-Beynost (Ain). De nombreux véhicules d'équipes cyclistes sont garés sur le parking. Outre les six équipes hébergées à l'hôtel, la réunion des directeurs sportifs se tient dans une heure et va attirer du côté de la Côtière de l'Ain ceux qui ne logent pas là. Quelques uns sont déjà arrivés, tous masqués, dehors, et échangent à bonne distance les uns des autres. Prémices d'une édition singulière.

« ÇA VAUT LE COUP »

Jean-Marc Rossignon, le DS de Circus Wanty Gobert, loue l'organisation de la course et le respect des directives de l'UCI. ''Dans chaque hôtel des dispositions sont prises pour que chaque équipe soit la plus isolée possible, dit-il à DirectVelo. Chez nous, tout le monde est masqué, staff comme coureurs et on a tous fait le test. On prend beaucoup de précaution quant à l'hygiène jusqu'à la réalisation des collations''. Et quand on lui demande si cela n'est pas trop contraignant, il répond par la négative : ''certes non. Chez moi en Belgique des courses sont annulées. Je ne sais pas si on va pouvoir finir la saison avec ce calendrier, raison de plus pour prendre le maximum de précautions. C'est bien sûr étrange d'évoluer en permanence avec le masque, mais ça vaut le coup''. Quelques pas en direction de l'accueil et Yvon Madiot (Groupama-FDJ), lui aussi masqué, livre ses impressions : ''on subit le contexte Covid19 c'est sûr, mais le cyclisme n'est pas hors du monde ni de la société, on respecte donc les règles sanitaires au maximum''.

UN HÔTEL PRIVATISÉ POUR LE TOUR DE L'AIN

À l'intérieur Vincent, employé de l'hôtel, est à l'accueil : ''L'hôtel est privatisé pour le Tour de l'Ain. Nous n'avons pas d'autre clientèle que celle relative à la course. Par ailleurs, le taux de remplissage est extrêmement bas depuis le déconfinement''. Mi-mai, le directeur de l'hôtel, Antoine Ferragut, confiait sa grande inquiétude quant à l'activité hôtelière pour le second semestre. ''Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'habituellement près de 50 % de notre chiffre concerne les salons, les congrès et les réunions organisées dans nos locaux, notamment par des entreprises du territoire. Or celles-ci sont tellement dans la difficulté que l'on peut douter des possibilités de reprise sur ce volet d'activités''.

Dans le couloir qui mène au salon dans lequel se tient la réunion des DS, Julien Rouaire, chargé des médias dans l'organisation du Tour de l'Ain, décrit le dispositif hôtelier de la course 2.1. ''Nous avons déployé de gros efforts pour remplir au mieux les recommandations de l'UCI. Notamment celles qui concernent l'étanchéité maximale de chaque équipe. Ainsi, dans cet hôtel à Lyon-Est, chaque demi-étage est dédié à une seule équipe avec une chambre réservée par équipe à une éventuelle quarantaine. On cherche à protéger au maximum les coureurs, réduire voire supprimer les interactions avec le public, le protocole sera réduit au strict nécessaire. Cela peut paraître drastique mais la sécurité des coureurs est à ce prix''.

« LE MASQUE FAIT PARTIE DU BOULOT »

Dans les équipes, tout le monde est concerné et attentif. Pour Julian Levasseur, mécano chez Cofidis, c'est presque devenu une routine. ''On a pris le rythme, le matin on sort de la chambre, on met le masque, on fait gaffe aux gestes barrière, puis direction le camion pour bosser où je ne croise pas grand monde de la journée. Il y a des moments clés durant lesquels il faut être vigilant, mais ça ne change pas fondamentalement le boulot''. Nicolas Edet, méconnaissable avec son masque et ses lunettes de soleil, se presse pour rejoindre le massage qui l'attend . ''Le masque ? Maintenant ça fait partie du boulot. Il s'agit de respecter les directives et d'être professionnel''. Une veille de course presque normale car ce vendredi débute le Tour de l'Ain. ''On a conscience de la chance que l'on a de voir se réaliser cette édition certes un peu particulière. On est décalé d'une semaine seulement au calendrier et on a en prime un plateau de dingue, incroyable, évidemment inespéré il y a quelques mois (voir les partants)'', sait apprécier Julien Rouaire. Place à la course.

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