Coup double pour Pierre Rolland : étape et maillot jaune à l'arrivée à Valmeinier de la 3e étape du Tour de Savoie Mont-Blanc (voir le classement). Le coureur de B&B Hôtels-Vital Concept renoue avec la victoire après  avoir profité du confinement pour se régénérer. Le grimpeur de 33 ans a choisi le Tour de Savoie Mont-Blanc pour son profil montagneux en vue du Dauphiné et du Tour de France.

DirectVelo : Quelle saveur a cette victoire ?
Pierre Rolland : C'est le résultat d'un beau travail collectif. Ça faisait depuis la Route du Sud 2017 que je n'avais pas gagné. L'an dernier, la saison a été compliquée (il s'est fracturé le poignet dès le début de saison). Quand on m'a proposé de venir ici, j'étais un peu réticent au début.  Mais on m'a convaincu en me disant que le parcours était fait pour moi avec de nombreux cols. Je ne regrette pas d'être venu.

Comment as-tu géré cette période sans course ?
J'ai fait comme tout le monde. Je suis resté chez moi, j'ai fait du home-trainer, je suis resté concentré. Cette coupure a permis de reposer mon poignet qui s'était cassé l'an dernier et je n'ai plus la gêne que j'avais encore cet hiver.

« J'AI VOULU REVENIR TROP VITE »

Cette période t'a été profitable alors ?
Depuis le déconfinement, j'ai senti que j'étais mieux de semaine en semaine.  L'an dernier, j'ai voulu revenir trop vite après ma fracture et on n'a pas fait le Tour… je me suis fait du mal au poignet et j'ai traîné ça toute l'année. Je n'ai jamais été à 100 % en 2019. J'ai passé un mois dans les Pyrénées et je me suis retrouvé.

On te voit devant depuis la première étape, ton objectif est de faire des efforts ?
L'objectif c'est le Tour et le Dauphiné. C'est aussi de profiter de toutes les courses à fond et de prendre un maximum de plaisir avec toute l'équipe. L'approche du Tour c'est quelque chose que je connais et qui m'excite énormément.

« RIEN À ENVIER À UNE CLASSE 1 »

Quel sera ton programme d'ici le Tour de France ?
C'est simple c'est le Tour de Savoie Mont-Blanc, le Dauphiné, le Championnat de France et le Tour. J'ai choisi de venir ici pour les parcours proposés. Ici, il y a quatre étapes de montagne alors qu'il n'y en a qu'une à la Route d'Occitanie et au Tour de l'Ain. Ça multiplie les occasions de se faire plaisir.

As-tu trouvé une différence dans la manière de courir dans cette Classe 2 ?
Honnêtement, ça n'a rien à envier à une Classe 1. Les Watts développés ce matin dans la vallée, ça correspond à ceux qu'on retrouve dans une Classe 1 du mois d'août. Dans le peloton, il y a des coureur qui ont évolué en WorldTour comme Nathan Brown (Rally Cycling) qui est un ancien coéquipier. C'est lui qui faisait le tempo.

« ON A BIEN TRAVAILLÉ »

Tu enchaînes bien les efforts en ce début de course ?
On n'a fait que deux jours. Hier (mercredi), c'était la reprise. C'était difficile d'avoir des repères, aussi bien physiques que dans le peloton, surtout que c'était sinueux. Les deux demi-étapes d'aujourd'hui, c'est dur mentalement et physiquement. Mais quand il y a une victoire au bout, ça fait plaisir, pour moi et pour l'équipe qui a déjà gagné sur l'autre front (Bryan Coquard  à la Route d'Occitanie), ça prouve qu'on a bien travaillé.

Il reste deux belles étapes, tu peux essayer d'en gagner encore…
Je vais d'abord profiter d'aujourd'hui, aller saluer tous mes équipiers et essayer de rentrer pas trop tard à l'hôtel. C'est une journée à rallonge.