Joab Schneiter revient de loin

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Guillaume Bonnafond a les larmes aux yeux. Le directeur sportif de Swiss Racing Academy a du mal à cacher son émotion alors que son protégé Joab Schneiter, vient de s’offrir la première étape du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2) (voir le classement). “Je suis ému, sourit l’ancien pro. C’est un garçon que j'entraîne". Le Suisse revient de loin. “Il a galéré l'an passé. Il a eu des problèmes de sinus, fait savoir le vainqueur du Tour de Savoie Mont-Blanc 2008. On lui a dit de prendre le temps qu'il fallait, de récupérer et de se soigner. On était là pour le soutenir. Il s'est fait réopérer il y a deux mois. On a vraiment été patient avec lui. Il n’était pas loin de lâcher. On est vraiment content qu'il ait réussi à retrouver son niveau”.

La formation Continentale suisse est venue en Pays de Savoie pour “saisir toutes les opportunités". Joab Schneiter a parfaitement respecté les consignes. “Avant le départ, je pensais que l'échappée pouvait aller au bout, indique le vainqueur du jour au micro de DirectVelo. C'est la première étape, la course de reprise, et les grandes équipes ne savent peut être pas encore qui est le vrai leader en qui avoir confiance”. Il a pris place dans une échappée de six éléments partie dès le début d’étape. L’Helvète s’est senti de mieux en mieux au fil des kilomètres. “J'avais de bonnes jambes qui m'ont donné confiance. Au départ, je ne savais pas qu'elles allaient être aussi bonnes !”.

« PAS LÀ POUR LE GÉNÉRAL »

Le peloton, qui ne s’est jamais vraiment soucié des fuyards, leur a laissé jusqu’à 10’ d'avance. “On lui a tout de suite dit que ça allait aller loin, confie Guillaume Bonnafond. Je pensais vraiment qu'ils allaient jouer la gagne. Je savais qu'il allait être dans les trois plus forts de l'échappée. Après, gagner, on n'est jamais sûr. Je lui avais dit bien surveiller Thomas Champion. J'avais entendu qu'il marchait fort et qu'il avait monté le col de l'Iseran avec des temps impressionnants”. L’ancien coureur d’AG2R La Mondiale a eu le nez creux. Dans la montée de Combloux, dont le sommet était situé à sept kilomètres de l’arrivée, le grimpeur de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme s’envole seul. L'ex-coureur de Vendée U a compté jusqu’à 25’’ d’avance sur Joab Schneiter. Mais ce dernier n’a jamais baissé les bras. “Je l'ai tout le temps eu en point de mire et je n'ai pas cessé d'y croire. Je pensais au sprint où je pensais être plus fort”. Il est revenu sur Thomas Champion peu après la flamme rouge, avant de se montrer le plus rapide de ce duel dans le centre de la commune de Praz-sur-Arly.

Deux demi-étapes difficiles figurent au programme ce jeudi. “La montagne, au début, ce n'était pas mon truc, mais je commence à grimper de mieux en mieux, indique-t-il. Nous avons fait un stage avec l'équipe puis un autre rassemblement en altitude avec l'équipe nationale”. Mais il a bien du mal à imaginer ce qu’il peut espérer ces prochains jours. “Pour la suite, c'est difficile à dire ce que je vise, sourit-il. Je vais parler avec Guillaume pour voir comment on va faire les choses pour les prochaines étapes. Je regarderai le profil des étapes à venir. Je ne l'ai pas encore fait car je ne pensais pas me trouver dans cette situation. J'ai une bonne équipe, bien soudée, ça peut aider”. Guillaume Bonnafond se veut prudent. “Joab n'est pas là pour le classement général, il a déjà la victoire d'étape. Mais il va se battre. Je pense qu'il aura d'autres opportunités". En attendant, il prendra ce jeudi matin le départ de la 2e étape en jaune, avec 4’35’’ d’avance sur les premiers favoris. Et ce, le jour de ses 22 ans. 

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