Samedi, Bryan Coquard a non seulement remporté la 1ère étape de la Route d’Occitanie, mais il a également, par la même occasion, fait le plein de points pour la Coupe de France pro-FDJ. Cette première journée de course servait en effet de manche de la Coupe de France nouvelle formule (voir ici). Dans les équipes, le mot a été passé au briefing, avant l’étape. “Oui, on y pensait. On savait qu’il y avait cette manche de Coupe de France. C’était à la fois une étape d’une course par étapes, mais on savait que faire des places au sprint était aussi l’occasion de marquer des points. Finalement, ça nous a permis de faire deuxième de la manche, c’est positif”, explique Frédéric Delcambre pour DirectVelo. Le directeur sportif de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole a été imité par Stéphane Goubert, qui dirige l’équipe AG2R La Mondiale en terres occitanes. “On l’a dit au briefing, même si ce n’était pas l’objectif numéro 1, bien sûr. On est quand même restés en tête du classement par équipes. Mais le but premier était d’être prudent, pour un jour de reprise”.

UNE INITIATIVE NETTEMENT SALUÉE... POUR 2020 

Lauréat de cette étape grâce à son sprinteur Bryan Coquard, Didier Rous n’en avait “pas fait une priorité” avant la course. “C’était d’abord une première course sur laquelle on voulait performer après des mois d’incertitudes. C’est un petit peu différent car ça se court d’une autre façon. C’est une très bonne idée d’en avoir fait une manche de Coupe de France car ça permet de sauver la compétition, et ça aide le cyclisme. L’intérêt, c’est que ça avance et que l’activité reprenne, pour nos partenaires, pour les coureurs, pour tout le monde… Cette initiative peut y contribuer”, se réjouit l’ancien double Champion de France sur route.

Les directeurs sportifs interrogés, bien qu’ils saluent tous l’initiative, n’imaginent en revanche pas l’opération se renouveler à l’avenir. “C’est exceptionnel par rapport au Covid. Mais je considère que ça doit rester une exception. La Coupe de France doit être faite avec des courses d’un jour. Si les courses par étapes prenaient le pas sur les courses individuelles, ce serait dommage. Pour cette année, c’est bien de procéder de la sorte pour avoir un nombre suffisant d’épreuves, mais c’est tout”, analyse Stéphane Goubert. Didier Rous le rejoint. “Je ne pense pas qu’il faille le faire à l’avenir, même si c’est bien dans ce cas spécifique, pour cette année. Mais la Coupe de France doit rester la Coupe de France. Il faudra que ça redevienne comme avant, avec un calendrier de courses d’un jour”.

LE DÉBUT D’UNE NOUVELLE ÈRE ?  

Frédéric Delcambre est plus mesuré. Mais il pose des limites. “Il faut que ce soit sur une étape accessible à toutes les équipes. Si on mettait ce classement sur l’étape de montagne de lundi, il faudrait peut-être aller chercher le troisième coureur de l’équipe dans le grupetto (rires). Sur le papier, sinon, ça ne me dérange pas”. La troisième manche se déroulera à l’occasion de la 4e étape du Tour Poitou-Charentes, un contre-la-montre individuel. “Pourquoi pas. Il faut voir… Le problème, c’est qu’on doit faire face à de grosses machines d’équipes WorldTour. Une manche spéciale chrono, je ne trouverais pas ça bien mais dans ce contexte, ce n’est pas inintéressant”, ajoute le Nordiste.

Secrétaire général de la Ligue Nationale de Cyclisme (LNC), Alain Clouet n’est pas contre l’idée de garder cette formule en 2021 et à plus long terme. “Dans un premier temps, c’était très important de proposer des manches dans ce contexte particulier. Il fallait sauver la Coupe de France, ne serait-ce que par respect pour le sponsor de l’épreuve, la FDJ. Et puis, ça fait de la nouveauté. C’est notamment Pascal Chanteur qui a pensé à cette idée de se servir des courses par étapes pour en faire des manches supplémentaires. Ce qu’il fallait surtout, c’est que l’aspect manche de Coupe de France ne prenne pas le pas sur l’enjeu de la course par étapes et sur le classement général”. Raison pour laquelle il a été décidé de placer cette manche sur la première journée, et que c’est le chrono individuel du Tour Poitou-Charentes - épreuve dont Alain Clouet est l’organisateur - qui servira de support à une nouvelle manche. “C’est l’occasion d’essayer cette formule. Je pense qu’il y a la possibilité de la faire évoluer à l’avenir. C’est peut-être le début de quelque chose de neuf. On pourrait s’y habituer”.