Jocelyn Guillot : « J'ai très mal dormi »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Jocelyn Guillot n’a pas eu le temps de digérer la nouvelle. Au lendemain de l’annonce de l'annulation du Tour de l’Avenir, le coureur de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme a attaqué sa seconde partie de saison sur le Grand Prix du Cru Fleurie. Largement à son avantage, il a terminé à la 3e place (voir classement). Touché mais pas abattu, l’Espoir 4 est parvenu à relever la tête. Il revient pour DirectVelo sur sa journée.

DirectVelo : On a l'impression que tu as passé un cap !
Jocelyn Guillot : J'ai fait les choses sérieusement pendant cette période sans course. Je vois que ça paie. Beaucoup de coureurs faisaient du Zwift ou autres, ça n'a pas été mon cas. Après le déconfinement, je faisais mon entrainement dans mon coin, sans me prendre la tête, sans faire trop d'heures, et je trouve que j'ai bien réussi à gérer cette période. J'avais eu une période un peu compliquée en 2018 avec la mononucléose, je n'avais pas pu courir pendant un moment. Mais du coup, ça m'a pas mal servi ces derniers mois. J'avais mes cours à côté. Je fais un Bachelor diététique à l'EDNH (École de Diététique et Nutrition Humaine, NDLR), à Lyon. Donc c'est vrai que j'ai pu penser à autre chose, et ça a dû faire la différence. Je me fais juste plaisir depuis le 11 mai.

Tu as toujours été dans le coup et tu as fait toute la course en tête...
J'ai bien senti la course, c'est moi qui mets l'attaque pour que ça sorte. On s'est retrouvé à une dizaine, ensuite c'est rerentré et finalement on a vite pris 40 secondes. À partir de ce moment-là c'était quasiment plié. On savait qu'il fallait courir à l'avant, et qu'avec un coup d'avance on irait très loin. J'ai réussi à bien flairer tout ça et ça fait plaisir après quatre mois sans course. Surtout que je n'avais quasiment par couru en début de saison, parce que j'avais chuté lourdement aux Boucles du Haut-Var où j'avais fini à l'hôpital. Je suis content de réattaquer de cette manière.

« AVEC UN DOSSARD, ON OUBLIE TOUT »

Quel sentiment t'inspire cette troisième place ?
Je suis content, je suis fier. J'ai appris hier (vendredi) que je n’allais pas pouvoir disputer le Tour de l'Avenir (lire ici). J'avais envie de rebondir rapidement, avoir de nouveaux objectifs. C’est une vraie déception de ne pas y aller, j'avais misé ma saison dessus. J'ai réussi à vite me remobiliser. Je suis content de faire 3e sur un circuit aussi dur, avec le gros plateau qu'on a en Auvergne-Rhône-Alpes.

Tu as eu le temps d'encaisser la nouvelle ?
J'ai vraiment très mal dormi. J'y ai beaucoup pensé, j'ai ressassé. J'ai vécu des beaux moments l'an passé, ça reste une course inoubliable. Entre le public, le parcours... On arrive en Savoie, je suis à domicile. Forcément, c'était une nuit très longue où je n'ai pas beaucoup dormi. Mais je savais que j'étais bien après mon stage à Valloire. 

Où es-tu allé puiser la motivation, aujourd'hui ?
Je n'avais pas trop la tête à ça, mais une fois le dossard sur le dos, on oublie tout et on est prêt à faire la guerre. On y pense, car l'Avenir c'était le rendez-vous de ma saison. Apprendre qu'il a été annulé a été un gros coup dur.

« SAUVER MA SAISON AU TOUR DE SAVOIE MONT-BLANC »

N'as-tu pas quelques regrets de passer près de la victoire ?
Quand tu arrives pour la gagne, tu as envie de conclure. Mais aujourd'hui, je tombe sur un Delettre plus malin et surtout plus fort au sprint. Il n'y a pas à dire, il était meilleur que moi. Il y a un peu de déception mais je pense qu'il n'y avait rien à faire. Le meilleur a gagné.

Tu pourrais te rattraper au Tour de Savoie Mont-Blanc...
J'espère y aller. Je marche fort. Aujourd'hui (samedi), c'était un parcours pour puncheurs. Ce sont des efforts que je n'avais pas vraiment travaillés ces derniers temps. Je m'étais préparé pour les longs cols du Tour de l'Avenir. Je suis content de répondre présent, les jambes étaient bonnes. Le Savoie est dans cinq jours, j'espère pouvoir être au départ pour y sauver ma saison.

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