La « fierté » du Grand Prix de Monpazier

Crédit photo Guy Dagot - www.sudgironde.fr

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Après plus de quatre mois sans course en peloton sur route, le Grand Prix de la Ville de Monpazier (Dordogne) organisera, demain soir, le retour des compétitions pour les coureurs de 1ère catégorie. La nocturne labellisée en Circuit Fermé va accueillir des 1re, 2e et 3e catégories. Son organisateur, Jean-Louis Gauthier, revient avec DirectVelo sur l’excitation qui monte, à 24 heures du coup d’envoi de la reprise de la saison 2020.

DirectVelo : Quel est ton état d'esprit avant la course ?
Jean-Louis Gauthier : Je suis content que ce soit nous qui lancions la reprise. Mais stressé aussi, parce qu'il y a quand même des conditions sanitaires à suivre. Il y a toujours cette crainte qui est là, malgré le plein air qui est favorable à ce que tout se passe bien. On est un peu dans l'indécision. Sur le plan sportif, il y a un grand suspense concernant la forme des coureurs.

Est-ce une fierté d'organiser la première course, avec des 1ère catégories, de la reprise ?
C'est une fierté oui. D'autant plus que la saison ne devait reprendre que le 1er août. J'ai alors envoyé un mail à Michel Callot (Président de la FFC, NDLR). Si le 1er août, ça allait, il n’y avait pas de raison que ça n’aille pas deux jours avant. Il était prêt à donner une dérogation, mais finalement il n’y a pas eu besoin comme on peut organiser des courses depuis quelques temps. Ce sera donc la première course en peloton.

« IL FAUT LE FAIRE SI TU PEUX »

As-tu songé à annuler ta course durant cette période compliquée ?
Jamais. Je suis parti du principe qu'il y aurait des jours meilleurs, j'ai fait tous mes dossiers, demandes de subventions… Tout a été accordé, les collectivités sont contentes qu'on organise. J’ai profité de mon relationnel avec les équipes et les coureurs. Au final, 60 coureurs suffisent (voir la liste des engagés). C'est compliqué de faire une reprise en nocturne, alors j'avais envisagé 19h, mais pour des soucis de bénévoles, j'ai insisté pour la nocturne. J'ai tout fait comme si c'était bon, et s’il avait fallu annuler, on annulait. On est quand même à la merci de problèmes, ça peut rechuter dans un département. Mais il faut rester serein et ne pas s'affoler. Après, économiquement c'est plus compliqué, mais je connais bien les gens en tant qu’ancien directeur d'agence bancaire. Donc il y aura une belle course, avec du public, sur un site très touristique et une bonne météo.

As-tu toujours eu le soutien des élus ?
Oui, ils m’ont même encouragé. Ils m’ont dit « il faut le faire si tu peux », parce qu'il faut relancer le cyclisme en Dordogne, je suis président départemental en plus. Ils voulaient que ça se fasse, comme nos Elites. Chacun voit midi à sa porte, certains ont peut-être annulé trop vite. Il y a un stress, avec les masques, des coureurs peut-être pas assez disciplinés… On a nommé un monsieur Covid pour assurer les mesures. Et on a des gens sérieux donc on est confiant. On devrait s'en sortir.

« UNE CERTAINE INQUIÉTUDE »

… Et des bénévoles ?
Quand on a pris les décisions, ils étaient d'accord. Il n’y a eu que deux ou trois désistements. On avait envisagé une date en août si besoin, mais avec les Milandes (12 août, NDLR), je ne peux pas imposer deux courses coup sur coup aux bénévoles. Comme c'est touristique, ils vont souffrir pour faire sortir les voitures du circuit, en plus de la chaleur. Sinon tout le monde est motivé, l'équipe est quasiment intacte. Le maire est très content, les collectivités et la région aussi nous soutiennent.

Ressens-tu la pression à 24 heures du départ ?
Bien sûr. Il peut y avoir l'ARS (Agence Régionale de Santé, NDLR) ou le sous-préfet qui débarquent… Comme c'est la première, il peut y avoir des gens pour voir comment ça se passe, pour prendre des décisions sur la suite. La presse, ça ne me gêne pas, si c'est l'ARS c'est autre chose (rires). La confiance est de mise malgré tout, bien qu’il y ait une certaine inquiétude pour moi qui suis d'un naturel stressé. Je pense que cette nuit ne sera pas la meilleure. Je suis content qu’on soit les premiers, mais si ça n’avait pas été le cas, ça ne m'aurait pas dérangé. Il faut que ce soit une fête du vélo ! Et une relance de l’activité chez les cyclistes.

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