Difficile de s’empêcher de rêver. Conscient que les places valent cher et que ses chances restent relatives, Thibault Germain n’a tout de même qu’une idée en tête depuis plusieurs semaines : participer au prochain Tour de l’Avenir, en août, avec la sélection de Bourgogne-Franche-Comté. Le 17 juillet, le coureur de 20 ans a participé à un test collectif sur les routes des 2e et 3e étapes de l’épreuve, et il fait partie des présélectionnés pour la manche de Coupe des Nations. Trois places restent à pourvoir et ils sont cinq candidats (lire ici). “Les trois coureurs déjà sélectionnés méritent largement leur place. Ils sont une patte au-dessus des autres. Pour ma part, tout est encore possible”.

Sur les routes du Jura puis du Pays de Gex, le sociétaire de l’AC Bisontine a pu se tester lors, entre autres, de l’ascension du Col de la Faucille. Sur la fin de parcours, tous les participants se sont en effet tirés la bourre, comme s’ils étaient en compétition. “J’ai choisi de gérer mon effort en type chrono. Je n’ai pas changé d’allure du pied jusqu’en haut. Je voulais faire une montée régulière en restant à mon train”. Thibault Germain se dit “serein et confiant” quant à sa marge de progression car il sait qu’il n’est pas encore au top de sa forme. Surtout, il n’a aucune idée de son propre potentiel. Et pour cause : après avoir été très régulier chez les Juniors (lire ici), il s’est consacré aux études en médecine. Des études très exigeantes qui l’ont contraint à nettement ralentir sa pratique du cyclisme. “2018 a été une année quasi blanche. Je n’ai presque pas couru. Puis en 2019, ce n’était pas beaucoup mieux”. 

« JE N’AI AUCUNE IDÉE DE MES LIMITES »

Après un premier échec dans un secteur où les places sont très chères, il est finalement parvenu à valider sa première année de médecine à sa seconde tentative. Avant de poursuivre ses études à la rentrée, le garçon a pu profiter des dernières semaines pour se consacrer totalement au vélo. Et ce sera toujours le cas en août. “C’est vraiment le moment pour monter en puissance et pour me tester”. Reste peut-être le plus dur ; être sélectionné. “Disputer le Tour de l’Avenir, ce serait magique. C’est le Tour de France des amateurs, même si la course est amputée de quelques étapes cette année. C’est la plus belle course pour les amateurs et forcément, à ce stade, ça me ferait chier de ne pas y aller”.

Lucide, Thibault Germain sait qu’il lui “manque encore quelque chose pour être parfaitement au niveau”, mais il compte bien peaufiner sa condition dans les prochains jours. “Avec le travail effectué ces derniers jours puis les courses d’un jour début août, ça devrait aller”, résume celui qui s’est entraîné dans la région de Castres (Tarn) avant d’enchaîner les ascensions, en stage, du côté de la Toussuire (Savoie) avec son coéquipier australien Harrison Bailey. L’occasion de découvrir une nouvelle façon de travailler. “Je n’ai aucune idée de mes limites puisqu’on a fait 24h de vélo en une semaine et que ça ne m’était jamais arrivé. Je suis en train de retrouver la fougue et l’envie. J’ai du temps, alors je m’amuse et j’en profite”. Reste à voir jusqu’où cette situation nouvelle pourra le mener.