Amore & Vita, le dernier défi de Miguel Martinez

Crédit photo Emilie Devienne

Crédit photo Emilie Devienne

Miguel Martinez a la voix enjouée. “Amore & Vita me redonne une chance”, savoure le coureur qui vient de s’engager avec l’équipe Continentale. Le Nivernais est allé lui-même vers la structure labellisée en Lettonie mais à forte consonance italienne. Une équipe où il a gardé des liens d’amitiés après un passage en 2008. “J’avais gagné cette année-là une étape du Tour de Beauce, rappelle-t-il à DirectVelo. L’année suivante, je devais aller chez Agritubel mais ça ne s’était pas fait. J’avais alors arrêté ma carrière sur route”.

« JE N’AI PAS PEUR »

À 44 ans, l’ancien Champion Olympique de VTT se lance un énième défi. L’idée a germé au début du printemps. “Je roule fort depuis plus de deux mois. Pendant le confinement, j’ai pu rouler car j’apportais des commissions aux gens, indique-t-il. J’avais un vieux vélo avec des sacoches. Et l’idée m’est venue de reprendre le vélo de route, d’avoir une dernière chance. Je fais des grosses sorties de fond depuis le 11 mai. Je fais le métier à 100%. C’est un dernier challenge. Certains disent que je vais au suicide mais je n’ai pas peur”.

Miguel Martinez ne se donne pas de limite. Si son plan se déroule sans accroc, il ne s’interdit pas de poursuivre l'aventure ces prochaines années. “Mais nous verrons déjà après deux mois où j’en suis. Si je prends des gros tirs, j’arrêterai peut-être. Je suis peut-être trop ambitieux mais au moins l’équipe me redonne ma chance. J’y crois”, insiste le Bourguignon, qui s’est distingué ces deux dernières années en VTT électrique. 

« JE NE ME FAIS PAS D'ILLUSION »

Cet été, il devrait notamment disputer le Sibiu Tour (2.1) et le Tour du Portugal (2.1). Il entend profiter des deux prochains mois pour redevenir un vrai routier. “Je passe du VTT électrique au vélo de route, ce n’est pas la même chose. La position n’est pas la même. C’est aussi une transformation du corps. L'alimentation est différente. Il faut manger plus gras pour être plus endurant. J’ai déjà bien progressé”. Avec quelles ambitions ? “Je me sens bien pour suivre, je pense. Je ne cherche pas les résultats. L’essentiel sera de suivre, et ensuite on verra… Je ne me fais pas d’illusions. J’ai quand même 44 ans, même si je suis frais mentalement”.

Miguel Martinez voit plus loin que d'éventuelles performances. Il pense également à l’après-vélo. “Mon but est d’être directeur sportif dans la foulée, rapporte l'ancien coureur de Mapei puis de Phonak, au début des années 2000. Ça me permettra de mieux comprendre le peloton en étant à l’intérieur. Ça fait longtemps que je n’ai pas été dans le milieu. Avec mon fils (Lenny, actuellement Junior 2e année, NDLR), j’ai tout ré-appris : les watts, les zones 1, les zones 2…”. Il veut surtout profiter pleinement de cette opportunité. “Je vis ma vie à 100% avec mon fils. On se fait notre bouffe par rapport au vélo. On s’entraîne ensemble. On parle de watts. Mon frère Yannick, qui est au Guidon Chalettois, me conseille aussi sur les nouvelles choses. Je suis dans un environnement où tout tourne rond par rapport au vélo. Je suis motivé car ça sera peut-être les derniers instants où je serai dans ce milieu comme coureur”.

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