La Classique des Alpes « dans la peau »

Crédit photo William Cannarella - DirectVelo

Crédit photo William Cannarella - DirectVelo

Les Juniors ont été privés de leur jouet ce samedi 30 mai. Toujours attendue par les coureurs, la Classique des Alpes fait partie des innombrables épreuves victimes du coronavirus. “Vendredi soir, en parlant avec Lilian Couillez (le speaker de la course, NDLR), on se disait que ça ne faisait rien, reconnaît Christelle Reille auprès de DirectVelo. Ce n’est pas comme si on avait préparé la course et que nous avions dû annuler au dernier moment”. Mais ce samedi, en voyant le grand ciel bleu et la température très clémente, la donne a changé dans l’esprit de l’organisatrice. “Ça m’a fait mal mais c’est comme ça”. Les messages n’ont pas afflué en cette journée particulière pour elle. “Pas grand monde n’a fait le lien car la course était avancée d’une semaine par rapport aux autres années”.

L'organisation avait annoncé l’annulation dès le 30 mars, avant que la Fédération Française de Cyclisme suspende les courses jusqu’au 31 juillet prochain. Dans son communiqué, elle y avait associé l'annulation du Rhône-Alpes Isère Tour. “C’était alors le pire de l’épidémie et de ce qui va avec, comme les mesures et les restrictions, rappelle-t-elle. Mécaniquement et même financièrement, organiser la Classique des Alpes sans faire le Rhône-Alpes Isère Tour, ce n’est pas possible. Elle est organisée comme la 5e étape du RAIT”. C’est notamment pour cette raison que le COTNI n’a pas cherché à reporter sa course internationale Juniors.

« LE MONDIAL ET LA CLASSIQUE DES ALPES »

Créée en 1995 par ASO, en prélude de la course professionnelle aujourd'hui disparue, la Classique des Alpes Juniors n’a cessé de grandir depuis. La reprise en 2012 par l’organisation du Rhône-Alpes Isère Tour a fait franchir un palier à cette traditionnelle manche de la Coupe de France. “Ce qui me touche beaucoup, c’est le retour des coureurs et des entraîneurs, apprécie Christelle Reille qui organise au côté de Michel Baup. Julien Thollet m’avait dit quand il est devenu entraîneur national : « C’est dingue, vous ne le réalisez pas mais quand on discute avec les Juniors, il y a deux courses qui les font rêver : le Mondial et la Classique des Alpes ». J’étais tombée par terre car je n’avais pas trop creusé jusque-là... En étant présidente du comité Auvergne-Rhône-Alpes, j’ai plus de contacts avec les Juniors et je m’en rends mieux compte. Les Juniors ont la course dans la peau, dès tout petit. C’est touchant”.

Et la suite ? La course se relèvera-t-elle de ce coup d’arrêt ? “En temps normal, rien n’est jamais gagné d’avance pour un organisateur, estime Christelle Reille. Nous sommes dépendants des collectivités, des partenaires privés et parfois des institutions. Nous sommes dans la même logique que tous les organisateurs. Il faut se battre chaque année. Pour 2021, on s’attend à avoir plus d’obstacles que par le passé. Toutes les activités associatives et sportives ont plus de craintes pour l’an prochain que cette année. Ne pas organiser est un crève-coeur mais c’est aussi préserver la capacité à organiser en 2021”. 

« LE PROFIL EST BIEN ADAPTÉ »

Christelle Reille espère le maintien du budget pour garder le service proposé aux acteurs de la course. “Quand on a repris la course en 2012, la volonté était d’héberger toutes les équipes, ce qui n’était pas le cas avant, indique l'organisatrice. La course est tellement spécifique que certains comités ne souhaitent plus y participer. Le fait de prendre en charge l'hébergement a permis aux équipes de rester”. 24 formations devaient faire le déplacement cette année, dont une structure portugaise et une autre britannique, qui devaient rejoindre la meute. 

Depuis 2012, la course se termine à la Bridoire (Savoie), avec le Mont du Chat en juge de paix. Certains suiveurs aimeraient voir le parcours changer régulièrement comme c’était le cas par le passé. D’autres rappellent à l’organisation que la course ne se dispute pas dans les Alpes mais dans le massif jurassien. “On nous le reproche parfois, mais je trouve que le profil est bien adapté, juge l'organisatrice. Il y a quasiment autant de montées que de descentes. La descente fait partie de la formation d’un coureur. Le parcours actuel fait rentrer pas mal de choses dans les jambes et dans les têtes des coureurs. Mais il faut rester à l’écoute. On n’est pas fermé”. 

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