Chambéry CF : « On n’écarte aucune hypothèse »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Venue de toute la France et de l’étranger, la promotion 2020 du Chambéry CF était réunie en un lieu unique de vie depuis l'automne dernier. Avec l’arrêt des compétitions, la fermeture des universités et de leur hébergement, les pensionnaires du club savoyard ont chacun rejoint leur foyer respectif. Une période particulière pour eux mais aussi pour toute la structure chambérienne qui doit s'adapter à un moment de l’année où l’effectif de l’année suivante est habituellement déjà largement dessiné. Loïc Varnet fait le point avec DirectVelo. 

DirectVelo : Comment le Chambéry CF a-t-il vécu la période de confinement ?
Loïc Varnet : Au-delà de l’arrêt des courses qui a impacté tous les clubs, nous avons un mode de fonctionnement particulier avec une unité de lieu et beaucoup d’entraînements collectifs. L’arrêt des compétitions s’est cumulé pour nous avec la fermeture du centre d’hébergement. Le service de proximité qu’on met en place est assuré par un personnel plus important que dans d’autres clubs. Nous sommes huit salariés. Très rapidement, une moitié a poursuivi des missions de développement en télé-travail, et l’autre partie a été mise au chômage partiel. La colonne vertébrale était rompue mais pas plus que pour les autres clubs ou que pour notre sport dans sa globalité. 

Et les coureurs ont rejoint leur domicile...
Les coureurs sont en effet rapidement rentrés chez leur famille respective. À partir de là, des mesures d'accompagnement ont été mises en place. Nous avons fait comme tout le monde, avec des adaptations individuelles sur home-trainer et du renforcement musculaire. Sur le plan scolaire, des accompagnements ont également été mis en place pour faire des cours à distance. Ce qui fait que la période de confinement est passée relativement rapidement. Les coureurs étaient bien occupés. 

Comment imagines-tu les prochaines semaines ?
Le plan est de faire revenir les coureurs. Ils sont d’ailleurs demandeurs. S’entraîner à Chambéry est quand même plus sympa que rouler dans d’autres régions que je ne citerai pas (sourire). Mais il y a aujourd’hui encore plusieurs incertitudes. Il y a donc des interrogations à lever avant de remettre une activité traditionnelle en place. Chacune de ces étapes nous pousse à nous adapter. En tout cas, les cyclistes ne sont pas les plus malheureux. Ils ont pu faire de l’home-trainer pendant deux mois alors que d’autres sportifs n’ont pas pu du tout pratiquer leur discipline. Et aujourd’hui, eux peuvent s’entraîner quasi-normalement en extérieur. Ce n’est pas le cas de tous les sportifs. Notre situation est moins pire que dans beaucoup d’autres sports. 

« IMPOSSIBLE DE JUGER QUICONQUE »

On sait que le Chambéry CF recrute souvent très tôt pour l’année suivante. Comment cela se passe-t-il cette année ?  
C’est compliqué car il y a le calendrier scolaire à respecter. Notre groupe 2021 sera à Chambéry en septembre 2020. Notre recrutement ne peut pas se baser sur les résultats 2020. Nous sommes obligés de regarder les performances 2019 et la réputation du coureur. C’est une première incertitude qui est forte. La seconde est que je n’ai aucune idée du nombre de places qui vont se libérer. On débute chaque année la saison tardivement. Au mieux, nos coureurs ont donc fait trois courses cette saison, et au pire une seule. 

Alors comment faire ?
C’est juste impossible de pouvoir juger quiconque sur cette base-là. Dans ce contexte-là, si on reprend les courses en août, les coureurs auront au moins trois mois pour montrer leur valeur. Il n’y aura pas beaucoup de places pour le recrutement des néo-pros vu le contexte. J’imagine que le recrutement de ces coureurs-là se fera tard cette année. Mais, on ne peut pas attendre car on est lié aux contraintes de « Parcoursup ». La situation est très anxiogène. Les coureurs ont besoin de valider des options sur « Parcoursup », mais sur le plan sportif, on ne peut pas donner de réponses. C’est donc la merde… 

Pourrait-on avoir des coureurs qui ne seront plus Espoirs dans l’effectif 2021 ?
C’est une hypothèse. Je ne suis pas favorable à prolonger la catégorie Espoirs une cinquième année. Ça va contre l’idée du moment qui est de rajeunir le recrutement des équipes pros. Les coureurs qui ont fait trois ou quatre ans chez nous, on n’a pas besoin de plus pour connaître leur valeur. C’est le cas d’Anthony Jullien et Simon Verger. On a besoin d’attendre que des opportunités se présentent éventuellement pour qu’ils aient un contrat pro. Nous avons eu François Bidard dans l’équipe alors qu’il n’était plus Espoirs. Certaines années, il arrive qu’on ait aucun Espoir 4. Cette année, nous en avons trois (Anthony Jullien, Simon Verger et Eric Voigt, NDLR). Je serais embarrassé d’avoir trois non Espoirs l’an prochain mais on n’écarte aucune hypothèse. On ne peut pas fermer la porte à des coureurs qui n’ont fait que trois courses cette année. 

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