Au moment du déconfinement, l'élève Le Net a pris le pas sur Marie la cycliste. "J'ai passé mes partiels du lundi 11 au jeudi 14, indique l'étudiante en STAPS. J'étais concentrée sur mes examens. Le vélo, je m'en suis servie pour m'aérer entre deux épreuves".

Sa reprise sur la route est donc progressive. Elle va prendre un virage montagneux. "Je suis partie en Isère chez mon copain. Je vais pouvoir profiter de la montagne. Comme il n'y a pas d'objectif proche, je vais me consacrer à l'endurance fondamentale", annonce la Bretonne à DirectVelo. Elle va aussi consacrer une partie de son temps à la recherche d'une école pour l'an prochain. "La possibilité de rentrer en école de kiné après une première année de STAPS n'existera plus. Je vais devoir trouver une solution". 

DIFFICILE DE SE PROJETER

Ce manque de visibilité à moyen terme est ce qui l'a perturbée pendant le confinement, en tant qu'athlète de haut-niveau. "Nous ne savions pas comment nous entraîner. Le côté positif, c'est qu'on a pu se poser alors qu'on est souvent d'un côté et de l'autre toute l'année". 

La reprise sur piste attendra encore un peu plus. "Je n'ai pas de vélo de piste et, là aussi, c'est difficile de se projeter et de savoir quel type d'entraînement faire sur piste", admet-elle.

NE PAS RÊVER POUR RIEN

Le début du déconfinement et la parution du calendrier UCI (lire ici) laissent la sociétaire de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope prudente. "Avec l'équipe, nous avons une réunion en visioconférence sur le nouveau programme mais je reste prudente sur l'avenir. J'ai peur de me refixer des objectifs qui n'auront pas lieu au final", craint la cycliste de 20 ans.

Membre de l'Équipe de France de poursuite qualifiée pour les Jeux de Tokyo, elle a déjà été bien échaudée par le report des Jeux en 2021. "Au début, je n'y croyais pas trop. Mais reporter les Jeux, c'est la preuve que la situation est hors-norme". La vice-Championne du Monde de l'Américaine essaie de voir le bon côté des choses. "Nous aurons un an de plus pour combler l'écart sur les plus grandes équipes", mais, là aussi, elle ne veut pas rêver pour rien. "J'ai lu un article qui remet aussi en cause les Jeux en 2021. S'ils n'ont pas lieu, je n'ai pas les mots pour dire ce que je ressentirais. C'est un rêve qui nous échapperait, ce serait un coup derrière la tête".