Le Tour de Savoie Mont-Blanc veut « sortir du lot »

Crédit photo Yefrifotos - Tour de Savoie Mont-Blanc

Crédit photo Yefrifotos - Tour de Savoie Mont-Blanc

L’organisation du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2) est enfin fixée. Programmée en juin puis fin juillet, la course montagneuse a finalement été replacée du 5 au 8 août prochains. Elle se trouve ainsi face à des épreuves professionnelles françaises, dont le Tour de l’Ain (2.1) disputé dans un département voisin. Pas de quoi inquiéter le nouvel organisateur Pierre-Maurice Courtade, qui fait le point avec DirectVelo. 

DirectVelo : Le Tour de Savoie Mont-Blanc aura lieu du 5 au 8 août. Est-ce que ces dates te satisfont ?
Pierre-Maurice Courtade : La priorité était que le Tour de Savoie Mont-Blanc ait lieu en 2020. Beaucoup de confrères n’ont pas réussi à reporter leur épreuve, et je pense que c’est un crève-coeur pour eux. Nous voulions à tout prix sauver cette épreuve. C’est la première année où nous l’organisons, et il y a du respect à avoir pour le travail réalisé par Patrice et Nathalie Pion qui sont des ardents défenseurs de cette course depuis plus de 20 ans. Il était hors de question pour moi de baisser les bras en arrivant. Pour nous, il y avait peu de choix de dates. Il y a une forte concurrence, je pense notamment au Mont Ventoux Dénivelé Challenge prévu le jeudi 6 août. Nous serons face à eux. Les organisateurs sont deux jeunes, comme Marion (Rousse) et moi, qui se lancent. La situation nous gêne mais nous avons échangé avec eux, et on va essayer de faire ça intelligemment. 

Il y a également le Tour de l’Ain, disputé dans un département voisin, aux mêmes dates... 
Patrice (Pion) a échangé avec l’organisateur du Tour de l’Ain (Philippe Colliou, NDLR). La Ligue avait émis un calendrier avec des réserves, en attendant la validation de l’UCI. Le Tour de l’Ain a choisi de communiquer les dates avant cette validation, c’est son choix. Nous sommes face à face. Nous avons des prestataires et bénévoles en commun. Je trouve que c’est dommage. Nous avons soumis cette date depuis plus de deux mois. Il n’y a pas eu d’anticipation. Mais ce n’est pas grave. On ne prend pas le Tour de l’Ain comme un adversaire car nous restons la famille du vélo, mais ça sera une concurrence. Il ne nous reste plus qu’à travailler. 

UNE NOUVELLE DERNIÈRE ÉTAPE 

La ville de Magland (Haute-Savoie) qui devait accueillir le départ et l’arrivée de la dernière étape n’accueillera finalement pas cette édition 2020 (voir le programme initial)…
En effet, mais nous avons trouvé une nouvelle commune. Et on va mettre en place une étape un peu inespérée. Il est encore un peu tôt pour en parler. Je peux juste dire que ça sera une étape inédite, la « grande » étape de cette édition. 

Concernant le plateau, es-tu optimiste malgré la concurrence ?
Ce n’est pas parce qu’on est en Classe 2 qu’on doit baisser les bras. On a la chance d’organiser une course ProSeries en début de saison (le Tour de la Provence, NDLR). On va mettre cette expérience au profit du Tour de Savoie Mont-Blanc. On a déjà bouclé une petite partie du plateau. Elle est intéressante. Dans un premier temps, on avait pensé à organiser fin juillet, avant la reprise des épreuves de Classe 1. On avait imaginé demander une dérogation pour avoir des équipes WorldTour, qui nous font confiance en Provence. On ne rentrera pas dans ce jeu-là du coup.

Espères-tu quand même attirer des grands noms ?
Nous allons nous fixer sur un ou deux coureurs qui seront parmi les grands noms du Tour de France. Nous avons simplement la possibilité d’avoir les trois équipes ProTeam françaises (Arkéa-Samsic, Total Direct Énergie et Vital Concept-B&B Hôtels, NDLR). Nous allons donc essayer d’avoir des têtes d’affiche de ces équipes. Par ailleurs, nous avons des cibles qui ne seront pas sur le Tour car leur équipe n’est pas qualifiée. 

Quelle place vas-tu laisser aux coureurs amateurs ?
II y aura plusieurs équipes de N1. C’est important de laisser une ADN N1. C’est l’histoire du Tour de Savoie Mont-Blanc...

EN FAIRE « LA PLUS BELLE COURSE DE LA RÉGION »

Malgré la conjoncture, tu espères donc encore faire passer un cap à l’épreuve…
Elle a atteint un niveau énorme en 21 ans. Nous, on doit marquer notre arrivée. C’est trop tôt pour dire si on postulera à la Classe 1 d’ici un an ou deux. Après deux mois de confinement et étant donné la situation dans laquelle se trouve notre pays, le cyclisme doit se réinventer. On l’a fait en Provence. On a réussi un pari qui n’était pas gagné d’avance. 

Sur quoi veux-tu t’appuyer pour cela ?
On a un terrain de jeu qui est énorme en Savoie et Haute-Savoie, avec les territoires, les paysages… La dernière étape de cette édition 2020 sera unique. On a le terrain pour en faire une très grande course. On va innover pour qu’elle soit au top. Ce n’est pas une histoire d’égo. Des partenaires nous suivent. La mairie qui nous accueille pour la dernière étape fait un effort considérable. On se doit d’avoir une épreuve qui sorte du lot et qui soit la plus belle de la région. Ce ne sera pas que par le plateau qu'on le deviendra. Le cyclisme, c’est aussi les paysages, la diffusion médiatique ou l’animation que ça peut apporter dans une ville. 

Mots-clés