Jacques Lebreton : « J’ai bon espoir »

Crédit photo Philippe Pradier

Crédit photo Philippe Pradier

Jacques Lebreton a été très actif - et performant - sur les plateformes virtuelles pendant le confinement. Mais depuis lundi dernier, le coureur de l’EC Saint-Étienne Loire a retrouvé les routes bien réelles du Jura non sans un grand plaisir. Le grimpeur de bientôt 21 ans, qui ambitionne de revenir sur le Tour de l’Avenir en août prochain, raconte à DirectVelo ses premières sorties post-confinement. 

« Lundi dernier, jour du déconfinement, je pensais devoir remonter sur le home-trainer comme la pluie était annoncée un peu partout en France. Je ne voulais pas rouler sous la pluie et prendre le risque de choper la crève pendant une semaine. Finalement, j’ai trouvé une ouverture en fin de matinée.

QUINZE HEURES LA PREMIÈRE SEMAINE

J’ai fait une sortie de deux petites heures. Je ne voulais pas non plus me lancer dans une grosse sortie pour reprendre. Mon but était de tourner les pattes et reprendre contact avec l’extérieur… Même si je n’étais plus à une journée près, ça m'a fait du bien de ressortir après deux mois de home-trainer. J’avoue que pendant les 30 premières minutes, je me suis demandé comment on avançait. Je me suis aussi dit : “qu’est-ce qu’est une bosse ?”. Puis ça allait de mieux en mieux. L’expression qui dit que le vélo, ça ne s’oublie pas, est vraie. Il faut cependant être prudent. Il ne faut pas aller se mettre au tas alors qu’on n’a pas descendu de bosses ou de cols depuis deux mois. Il faut reprendre le contact avec le freinage, retrouver deux-trois automatismes… Il ne faut pas faire les fous.

J’ai essayé d’augmenter chaque jour la durée des sorties. La plus longue a été de 3h30. Ce sont des sorties aux sensations et au plaisir. Par exemple, j’avais prévu de faire 3h30 mercredi mais la météo n'était pas bonne, ça ne servait à rien de les faire. J’ai donc fait moins long qu’imaginé. J’ai fait quinze heures de vélo dans la semaine. J’ai roulé tous les jours sauf vendredi. Je vais m’imposer une ou deux journées sans sport par semaine. Je suis entraîné par Samuel Bellenoue. On se met d’accord ensemble sur le programme. Je n’ai pas besoin de faire une sortie de 200 kilomètres pour être heureux. Je fais quand même deux-trois exos pour tuer le temps et me maintenir en forme. Ce sont par exemple de petits sprints ou des exercices de PMA pour se réhabituer. Pour le moment, les maîtres-mots sont "plaisir et prudence". J’en profite pour rouler avec mon père, ce qu’on fait rarement habituellement car le rythme n’est pas le même qu’en temps normal. C’est sympa et ça lui fait plaisir. 

« PAS L’IMPRESSION D’AVOIR BEAUCOUP PERDU »

J’ai coupé lors de la première puis de la dernière semaine de confinement. Les sensations sont correctes. Physiquement, je n’ai pas l’impression d’avoir perdu beaucoup. Clairement, je suis mieux qu’à la reprise hivernale. Déjà, ça n’a rien à voir côté météo. Il fait 20°C de plus. Ça aide pour le mental et pour les jambes. J’ai la chance d’habiter dans le Jura, au Frasnois. J’ai joué le jeu à 100% pendant le confinement, mais je sais que des gens du coin, qui ne sont pas compétiteurs, ont roulé parfois pendant deux heures et ils n’ont jamais croisé un gendarme. J’habite à 800 mètres d’altitude, en moyenne montagne. Ici, nous avons tous les terrains. On peut aller chercher du dénivelé en allant vers la Suisse ou du plat si on part vers Lons-le-Saunier.

Je pense un peu aux courses. Il reste encore de belles épreuves par étapes au programme. J’ai bon espoir qu’elles se disputent. Pour l’instant, je regarde le calendrier éventuel mais je ferai du spécifique plus tard. On verra dans trois semaines si le virus est reparti à la hausse… Je prends encore le temps ». 

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