Nathan Vandepitte : « Je n'ai croisé aucun cycliste »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Malgré la pluie, Nathan Vandepitte a effectué sa première sortie de déconfinement dès ce lundi. Le sociétaire de l'Occitane Cyclisme Formation a roulé dans la vallée du Tarn, près d'Albi, sur son vélo... de chrono. Le coureur de 20 ans revient sur sa virée pour DirectVelo.

« Après deux mois sur home-trainer, j'attendais ce jour. Je regardais la météo depuis une semaine. Malheureusement, il n'a pas fait 25 degrés avec du soleil comme pendant une bonne partie du confinement... Mais j'aime prendre l'air alors je suis quand même sorti. Même s'il avait neigé, je serais sorti. Malgré la pluie, il faisait quand même une dizaine de degrés. J'ai vu que beaucoup de coureurs ont fait du home-trainer aujourd'hui (lundi) car il pleuvait. Je n'ai croisé aucun cycliste. Ce qui m'a étonné même si les grosses journées de pluie comme celle-là sont rares. Avec le déconfinement, je pensais qu'il y aurait plus de cyclistes prêts à s'aventurer sur les routes. 

« ANTICIPER LA POSSIBILITÉ QU'IL Y AIT PLUS DE CHRONOS »

Pour faire cette sortie, j'ai pris mon vélo de chrono. Je vais essayer de rouler un peu plus souvent avec pour anticiper la possibilité qu'il y ait plus de chronos en fin de saison. J'ai justement utilisé autant mon vélo de chrono que mon vélo de route lorsque j'étais sur home-trainer. Avec le confinement, c'était l'idéal pour des séances biquotidiennes. En période "normale", ce n'est pas toujours évident de rouler sur le vélo de chrono. Là, à l'intérieur, je pouvais effectuer une séance d'une heure et demi, je travaillais quelques intensités. J'ai pu bien m'habituer à la position, donc autant en profiter.

Ce lundi, j'ai donc roulé trois heures, pour une centaine de kilomètres. J'étais parti pour faire un peu moins. Généralement, j'essaie de m'arrêter à deux heures sur mon vélo de chrono. Mais j'ai suivi mon envie, et je n'allais pas m'amuser à faire plus que trois heures car la position est un peu désagréable. J'ai longé la vallée du Tarn. J'ai fait la moitié d'un côté, j'ai traversé un pont et je suis revenu par l'autre côté du Tarn. On peut longer le Tarn pendant un long moment sans pour autant revenir par la même route, c'est agréable. 

« L'IMPRESSION QUE LE VÉLO JOUAIT AVEC MOI »

J'avais encore les patins carbones sur les roues aluminium. Je ne voulais pas non plus trop prendre de risques car le freinage n'est pas très bon. J'habite à Marsal, dans une côte. J'ai commencé par la descente. En bas, je me suis mis en danseuse et j'étais complètement déséquilibré. Le vélo me semblait plus rigide que d'habitude. Il m'a fallu 20 minutes pour m'adapter. Au début de ma sortie, je sentais vraiment que le pédalage sur le home-trainer est différent de celui sur la route. Sur home-trainer, le vélo est statique, le transfert de puissance est optimal alors que sur la route, le vélo s'incline. Il a fallu reprendre le vélo en main. J'avais l'impression que le vélo jouait avec moi. C'était une drôle de sensation. 

J'avais gagné au Grand Prix d'Ouverture Grimal de Carlus (lire ici) lors du dernier week-end où il y a eu des courses. J'ai eu la chance d'entamer le confinement juste après une victoire. Il n'y en a pas beaucoup qui peuvent dire ça. Ça m'a aidé, ça n'aurait pas été facile d'entamer ce confinement avec des doutes et des interrogations sur ma condition. J'étais rassuré et serein. Je savais que j'étais sur la bonne voie, c'est ce qui m'a poussé à bien continuer de travailler.

« J'AI PROGRESSÉ PENDANT LE CONFINEMENT »

J'ai continué l'entraînement au début du confinement, je n'ai pas coupé. J'ai donc fait du biquotidien, un peu d'endurance et même une sortie un peu folle de sept heures sur une plateforme virtuelle. C'était un petit défi que je m'étais fixé, avec 220 kilomètres et 5000 mètres de dénivelé. Quinze jours avant la levée du confinement, j'ai coupé une semaine. Ça m'a fait du bien car j'en avais vraiment marre de rouler sur home-trainer. Avec mon entraîneur, on a décidé de faire des tests de condition physique avec les capteurs de puissance au début et à la fin du confinement. J'ai progressé entre temps, les jambes vont très bien. Il s'agit juste d'entretenir la condition de nouveau et de retrouver les sensations sur la route.

Cette semaine, je vais faire un bon bloc d'endurance fondamentale. Je ne vais pas non plus me précipiter, il n'y a pas besoin de faire le fou à monter des bosses à bloc. On ne va pas faire de courses avant août. On a le temps. Je vais continuer d'alterner avec mon vélo de chrono. J'ai des séances d'endurance de prévu de 4-5 heures avec le vélo de route. Je peux aussi couper selon mes envies en faisant deux heures avec le vélo de route et deux heures avec le vélo de chrono ». 

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