Thibault Guernalec : « J’ai besoin de voir à long terme »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Le phare au milieu de la tempête. Privé de compétition depuis le 8 mars dernier, jour où il a pris la 3e place du Grand Prix de Lillers (1.2) remporté par son coéquipier Florian Vachon (voir classement), Thibault Guernalec avait de quoi s’inquiéter. Peut-être plus encore que d’autres. Et pour cause ; le Breton faisait partie des coureurs dont le contrat arrivait à son terme en fin de saison 2020. “Tu te poses forcément des questions, même si c’est le cas pour plein d’autres coureurs aussi. Tu te demandes comment tu vas faire car tu n’as aucune assurance de pouvoir retrouver la compétition cette année et c’est donc plus difficile pour resigner. C’est du stress supplémentaire sur la fin de saison car, au mieux, tu n’as que quelques courses pour faire tes preuves”. Désormais, tout ça n’est que de l’histoire ancienne pour le coureur de 22 ans. Sa formation Arkéa-Samsic vient d’annoncer officiellement, ce lundi, la prolongation de son contrat pour deux années supplémentaires, comme pour un autre breton, Elie Gesbert.

“Mon début de saison m’a aidé à resigner”, se félicite auprès de DirectVelo celui qui - outre son podium à Lillers - a notamment terminé 4e du Tour de Murcie ou 18e de l’Étoile de Bessèges. Durant ce début de saison encourageant, Thibault Guernalec avait déjà cherché à faire le point avec son manager, Emmanuel Hubert. “J’ai voulu me renseigner assez tôt pour savoir ce que l’équipe comptait faire. J’ai besoin de voir à long terme pour être rassuré et mieux performer. Je ne suis pas le genre de coureur qui marche sous la pression d’un contrat. Au contraire, il me faut de l’assurance”. Le Champion de France Espoirs du contre-la-montre 2019 a été entendu. “Cette signature signifie que l’on compte sur moi. C’est super motivant. Sans cette bonne nouvelle, il y aurait sans doute eu plus de stress dans les semaines et les mois à venir. J’aurais eu le sentiment de ne pas pouvoir me louper. Avoir une vision sur l’avenir, c’est important”.

« APPRENDRE À SAVOIR S’ENNUYER »

Après cette bonne nouvelle, l’ancien double lauréat du Tour des Deux-Sèvres (Élite Nationale) attend patiemment de pouvoir reprendre l’entraînement sur la route. Puis de retrouver la compétition. Mais peut-être pas avant 2021. “J’ai hâte de retrouver mes chemins d’entraînement car le home trainer, j’en ai marre. Dès que je fais plus d’une heure, ça commence à me saouler”, se marre-t-il avant de préciser qu’il préfère les “entraînements courts mais intensifs”. Le tout agrémenté de séances de musculation et de marche. “Je jardine. Pour le reste, il faut apprendre à savoir s’ennuyer. Mais bon, nous les cyclistes, on est habitué à ça honnêtement. Quand tu es sur une course et que tu enchaînes les soirées dans ta chambre d’hôtel… Ce n’est pas la première fois qu’on glande !”, lâche le rouleur avec humour.

Au moment d’évoquer cette éventuelle fin de saison, en revanche, le ton est plus grave. “Je me demande si ça va vraiment reprendre… J’essaie de ne pas être trop optimiste pour ne pas être déçu. Sur les chaînes d’infos genre TF1 ou BFM TV, j’ai le sentiment qu’on cherche à nous rassurer mais je me renseigne aussi via d’autres médias spécialisés sur internet et la situation n’a pas l’air d’être près de s’arranger”. Ainsi, Thibault Guernalec s’imagine - potentiellement - ne reprendre la compétition que l’année prochaine. “J’ai passé un cap en fin de saison 2019 et je l’ai confirmé en début d’année. J’aurais aimé pouvoir enchaîner mais il faudra sûrement patienter”. Qu’il retrouve la compétition en 2020 ou en 2021, c’est en tout cas toujours le maillot d’Arkéa-Samsic qu’il portera sur le dos.

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