William Bonnet : « Je ne veux pas me dire que c’est la fin »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Voilà déjà 179 jours que William Bonnet n’a pas pu enfiler le moindre dossard. La dernière fois, c’était à l’occasion du Tour de Lombardie 2019, le 12 octobre. Le sociétaire de la Groupama-FDJ fait partie du très faible nombre de coureurs professionnels à ne pas avoir eu le temps de disputer la moindre épreuve début 2020, avant l’arrêt des compétitions dû à l’actuelle épidémie de coronavirus. Et pour cause : il a été opéré du genou droit au mois de janvier. “Ma dernière course commencer à remonter, c’est clair !”, préférait-il sourire auprès de DirectVelo. ce mercredi après-midi. “Mais je me fais une raison. Ce qui se passe actuellement est grave, et bien plus important que notre désir de courir. On se plie aux règles, c’est tout”.

L’équipier modèle aurait pu reprendre la compétition sur Paris-Nice mais sa reprise avait finalement été repoussée au Tour de Catalogne. L’épreuve WorldTour n’a finalement jamais eu lieu. Voilà donc comment William Bonnet se retrouve aujourd’hui avec… 0 jour de course au compteur. “Je ne suis pas le seul dans ce cas, même si nous ne sommes pas nombreux non plus. J’ai déjà connu de longues périodes sans course par le passé”, rappelle celui qui avait notamment connu une longue interruption entre juillet 2015 et février 2016 après une terrible chute sur les routes du Tour de France. “Ces situations ne m’ont jamais empêché de retrouver une très bonne condition par la suite. La seule chose vraiment importante sera d’avoir du temps entre la fin du confinement et le moment auquel nous reprendrons la compétition. Pour le reste, ça ira”.

« J’AI TOUJOURS L’ENVIE D’ÊTRE PERFORMANT »

Optimiste, l’athlète de 37 ans se trouve - tout de même - dans une situation d’autant plus particulière qu’il pourrait éventuellement mettre un terme à sa carrière en fin de saison. Et donc, dans le cas le plus pessimiste, ne plus avoir l’occasion de courir. “J’aurais préféré que ça se passe d’une autre façon, mais je reste motivé. Lorsque je suis revenu de mon opération au genou en début d’année, j’ai senti que j’avais encore une grosse envie et la motivation de retrouver l’équipe le plus rapidement possible. Je suis proche de la fin de ma carrière, c’est évident. Mais je ne suis pas non plus certain d’arrêter en fin d’année”, tient à préciser l’ancien lauréat du Grand Prix de la Somme ou du Grand Prix d’Isbergues. “Je ne me fixe pas de limite. Je n’ai pas envie de me dire que c’est la dernière saison. Sinon, dans les circonstances actuelles, ça reviendrait déjà à renoncer. J’ai toujours l’état d’esprit d’un jeune de… J’allais dire 20 ans, mais 30 ans c’est déjà bien, se marre-t-il. On fait déjà tellement de sacrifices dans ce métier, c’est si exigeant… Je ne veux pas me dire que c’est la fin”.

Avant même de se demander s’il repartira pour une éventuelle dix-septième saison professionnelle en 2021, le Berrichon veut d’abord “croire en cette saison 2020”, bien que certains commencent à imaginer un scénario où plus aucune course cycliste ne se déroulerait d’ici la fin de l'exercice annuel. “Je pense que l’on va recourir, au moins pour un petit bout de temps. Ce serait vraiment dramatique que la vie ne reprenne pas son cours avant la fin de la saison. Je vais donc essayer de faire une bonne fin d’année, avec le calendrier qui nous sera proposé. J’ai toujours l’envie d’être performant pour l’équipe. Ensuite, ce sera le moment de faire le bilan pour voir si l’équipe a été contente de moi ou non, et si je continue… Mais je sens que j’en ai encore les capacités”.

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