Sten Van Gucht va bientôt pouvoir rouler

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Sten Van Gucht s’apprête à quitter la France. Provisoirement, bien sûr. Résident à Mâcon (Saône-et-Loire), le Belge va retrouver son pays cette semaine afin de pouvoir rouler en extérieur, ce qui est permis en Belgique mais ne l’est pas dans l’Hexagone en cette période de confinement. Pour autant, le coureur de 27 ans a bien conscience qu’au moment de la reprise des courses, le fait d’avoir roulé en extérieur ou d’avoir dû enchaîner les séances de home-trainer durant quelques semaines ne changera sûrement pas grand-chose. Entretien avec le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais.

DirectVelo : Où es-tu confiné actuellement ?
Sten Van Gucht : Je suis toujours en France, à Mâcon, mais je vais très certainement me rendre en Belgique dans les jours à venir car là-bas, je pourrai rouler en extérieur.

« DIFFICILE DE TRANCHER »

Les deux pays ont opté pour deux politiques différentes en ce qui concerne la pratique du sport cycliste. Qu’en penses-tu ?
J’aurais préféré pouvoir rouler dehors aussi en France mais il y a des règles et il faut les respecter. Je n’ai jamais été frustré de cette situation. La règle est la même pour tous les coureurs qui sont en France. En Belgique, le gouvernement motive les gens à faire du sport car on considère que c’est bon pour les défenses immunitaires. D’un autre côté, c’est vrai qu’il y a le risque de tomber et de finir à l’hôpital… Et donc de surcharger les services. C’est difficile de trancher. Il y a des arguments audibles des deux côtés.

Es-tu certain de pouvoir rentrer en Belgique prochainement, au moment où il est très difficile de se déplacer dans l’Hexagone ?
Je me suis renseigné ; oui, j’ai le droit de rentrer en Belgique étant donné que mon adresse officielle est là-bas. Avec l’attestation, je peux déclarer que je rentre chez moi, ce qui est vrai. Le gouvernement belge m’autorise à rentrer. Il faudra simplement que je trouve une solution pour aller du point A au point B car ce sera plus compliqué qu’en temps normal. Je vais sûrement prendre un train jusqu’à Lille et ensuite, j’espère que ma mère pourra venir me chercher.

As-tu envisagé la possibilité de voir le gouvernement belge interdire à son tour les sorties à vélo dans les semaines à venir ?
J’y ai aussi pensé mais il y a eu une réunion à ce sujet récemment et à priori, ce n’est pas vraiment d’actualité. Le gouvernement devrait rester sur la même idée et c’est rassurant, même si on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. En Belgique, "tout le monde" a l’air de bien respecter les règles alors il n’y a pas de raison qu’il y ait besoin de les durcir. Tant que chacun roule seul, ça ira.

« LES ÉCARTS DE NIVEAU SERAIENT ÉNORMES »

Comment t’occupes-tu actuellement en Saône-et-Loire ?
J’ai pris le temps de couper un moment car j’ai vite compris que la coupure serait longue. J’aurais aimé pouvoir faire de la course à pied, comme d’autres coureurs, mais j’ai un petit soucis aux ischio depuis l’an passé et je sais que ça reviendra si je vais courir. C’est dommage. Je me contente actuellement d’un peu de home-trainer et de renforcement musculaire. Mais c’est juste pour dire de faire une activité et pour m’occuper. Ce ne sont pas des entraînements intensifs. C’est inutile pour l’instant. On ne vas pas reprendre la compétition tout de suite…

En Belgique, ton environnement sera-t-il différent ?
Oui, forcément. Outre le fait de pouvoir rouler, je serai cette fois-ci avec ma mère. Il y aura un jardin et le confinement sera plus simple à vivre. Ici, à Mâcon, je suis avec ma copine. Nous n’avons pas de jardin ni même de balcon. Forcément, je ne verrai plus ma copine tant que le confinement ne sera pas terminé car je ne pourrai plus revenir en France, mais je pense que l’on y survivra (sourires). En Belgique, dans ma commune de Puers (dans la province d’Anvers, NDLR), je vais pouvoir rouler et c’est important pour la suite. Mentalement, ça me fera aussi du bien.

Il y a beaucoup de débats autour d’éventuelles disparités, à la reprise, entre ceux qui auront pu rouler en extérieur et ceux qui auront dû se contenter de home-trainer. Qu’en penses-tu ?
Rouler en extérieur est toujours mieux, et donc un avantage. Pour autant, ça dépend aussi du temps de confinement total en France… Et puis, si les compétitions reprenaient dans trois semaines ou dans trois mois, ce ne serait pas la même chose. S’il y avait une compétition deux jours après la fin du confinement, les écarts de niveau seraient énormes. Sauf que ça ne va pas se passer comme ça. Je pense qu’il y aura encore une longue période entre la fin des confinements et la reprise des courses. Tout le monde aura donc le temps de retrouver un bon niveau à l’entraînement et il n’y aura sûrement pas de débats.

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