François Bidard : « S’attacher aux choses essentielles »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Comment François Bidard peut-il bien s’occuper pendant cette longue période de confinement ? La réponse semble vite toute trouvée : il passe du temps en pleine nature, au cœur de la ferme familiale qui lui est si chère. “J’ai le goût de l’agriculture depuis tout petit. Je l’ai souvent répété : il y a de vraies similitudes entre le métier de cycliste et celui d’agriculteur. Ce sont deux métiers où il faut sans cesse se remettre en question. Il faut du courage et de la persévérance”. Désireux de reprendre la ferme de ses parents une fois sa carrière de cycliste terminée, l’habituel coureur d’AG2R La Mondiale ne compte pas ses heures à la ferme depuis près de trois semaines. “Mes parents sont un peu plus loin avec les quelques 80 vaches laitières de l’élevage. De mon côté, je travaille sur une autre parcelle, pas très loin, où il y a également des animaux. J’en profite aussi pour faire des travaux d’extérieur”, sourit celui qui a d’ailleurs répondu à DirectVelo entre - voire pendant - deux coupes de bois. “J’ai la chance de vivre en campagne et je profite de l’extérieur. Je pense à tous ceux qui sont enfermés entre quatre murs ; ce ne doit pas être facile à vivre”.

Alors qu’il profite du soleil normand, l’athlète de 28 ans se montre également philosophe en cette période particulière. “Certains considèrent que dans quelques semaines, tout cela sera passé et qu’on n’en parlera plus. Ce serait une affaire classée et tout reviendrait ainsi dans l’ordre. Pour ma part, je pense plutôt que quoi qu’il arrive, ce ne sera plus comme avant. J’espère que les gens prendront conscience des vraies valeurs de la vie”, tient-il à souligner, avant de développer. “Peut-être que certains changeront leurs habitudes. Il faudrait moins être dans le superficiel et le superflu, s’attacher aux choses essentielles. Je vois déjà des gens aider les petites entreprises, les agriculteurs, les maraîchers ou favoriser l’achat de produits locaux… C’est un retour aux sources et aux bases”.

« RÉALISER QU’IL N’Y A PAS QUE LE VÉLO DANS LA VIE »

Et le cyclisme, dans tout ça ? “Je pense quand même à la suite de ma saison et de ma carrière cycliste, rappelle-t-il. Pour l’instant, cette situation me fait penser à une coupure hivernale, mais avec le soleil en plus. J’en profite pour faire d’autres activités mais je maintiens quand même un bon coup de pédale sur le home-trainer. Ce n’est pas en coupant du bois ou en faisant du bricolage que je vais rester opérationnel pour la reprise (sourires). Je garde la motivation et je ne néglige surtout pas l’entraînement sur home-trainer. La ferme, c’est un complément”.

Une fois encore, l’ancien sociétaire du CR4C Roanne ou du Chambéry CF tient aussi à relativiser l’épisode actuel, et souhaite voir à plus long terme. “Cette situation pourra permettre à certains de réaliser qu’il n’y a pas que le vélo dans la vie. Ce sera une année bizarre pour tout le monde, dans tous les cas, mais ne pas courir ne m’empêche pas de dormir la nuit. Il y a des gens bien plus malheureux… Tout cela ne m’inquiète pas en tant que coureur cycliste. On s’adaptera, comme le font toujours les sportifs de haut-niveau. Et cela peu importe le moment auquel nous reprendrons la compétition”.

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