Espoir 4, Jason Tesson s’inquiète pour la suite

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Auteur de saisons de plus en plus abouties, Jason Tesson comptait sur 2020 pour passer à l’échelon au-dessus. "C’est difficile d’arrêter d’un coup, j’avais prévu un gros début de saison pour cette année", déplore-t-il. Un objectif qui partait bien, avec trois podiums sur les Plages Vendéennes, pour une victoire à Soullans. "L’essentiel de mes objectifs était concentré entre mars et juin, donc tout tombe à l’eau", reprend l'actuel 3e du Challenge BBB-DirectVelo. Et notamment des échéances avec l’Équipe de France.

« ON A LES BOULES »

Jason Tesson s’imaginait déjà passer une partie du printemps sur les pavés. "Paris-Roubaix, c’était un gros objectif cette année. Je devais aussi courir Gand-Wevelgem Espoirs, révèle-t-il. C’est difficile, je voulais confirmer cette année pour qu’on parle de moi, et passer à l’échelon supérieur". Le sociétaire de Sojasun espoir-ACNC se fait également porte-voix des Espoirs 4. "C’est plus dur que si j’étais Espoir 2 ou 3, bien sûr. Je pense que tous les Espoirs 4, on a les boules de rater toutes ces courses". Même s’il rappelle que la situation l’oblige. 

Il anticipe déjà les effets du confinement sur le peloton. "J’ai un vieux home-trainer, il n’est pas connecté, plaisante-t-il. À la reprise, on va voir les écarts entre ceux qui s’entraînent, avec du bon matériel ou pas, et ceux qui relâchent". Le confinement peut aussi jouer sur le mental, et le coureur de 22 ans l’illustre avec son cas personnel. "Je ne pensais pas à mon avenir pendant la saison, mais depuis le confinement, ça m’inquiète. C’est vrai qu’être rigoureux tout l’hiver, sur l’entraînement et l’alimentation, et que tout s’arrête après six courses, c’est dur". 

UN CALENDRIER QUI INTERROGE

Nouveau rythme de vie pour Jason Tesson qui poursuit le travail pendant cette période. "Je livre des journaux le matin, trois jours par semaine. Puis je fais du home-trainer, du gainage... J'en profite aussi pour jardiner et bricoler". Il saisit également l’opportunité de rappeler la nécessité des mesures prises. "Je préfère sacrifier une saison ou une carrière que de perdre des proches. Ce n’est que du sport, je pense au vélo mais il y a bien pire dans la vie".

Mais la période de confinement permet surtout de s’interroger sur la suite. "J’espère que la prolongation jusqu’à novembre n’est pas que pour nous rassurer. On voit toutes les courses s’annuler, mais peu de reports. Quelles courses va-t-on courir en novembre, car on ne peut pas en inventer", questionne le lauréat des Boucles Guégonnaises 2019. Il voit également une crise économique dans le cyclisme se dessiner, "notamment chez les pros, avec les contrats, les sponsors etc. Ce sera peut-être plus difficile de trouver une place". Réponse dans les prochains mois. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Jason TESSON