Victorie Guilman, la santé avant tout

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Victorie Guilman revient de loin. Victime d’une lourde chute en Australie en tout début de saison, la sociétaire de la formation FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope est passée par des moments particulièrement pénibles ces deux derniers mois (lire ici). “Au tout début, lorsque je suis tombée, je ne m’inquiétais pas forcément beaucoup. Je pensais être touchée aux côtes. J’imaginais une chute quelconque mais je me suis vite rendue compte que j’avais des douleurs au ventre et ça s’est avéré plus sérieux qu’imaginé”, synthétise-t-elle auprès de DirectVelo après coup.

« CADEL EVANS EST VENU ME VOIR »

Bloquée de longues journées à l’hôpital, la vice-Championne de France sur route 2019 a eu le temps de compter les heures. “Le plus dur a été le retour de tout le monde en France. Mes parents étaient venus en Australie mais ils sont rentrés, comme toute l’équipe FDJ, mes coéquipiers, le staff… C’était un gros coup dur, plus encore que la blessure elle-même. Me retrouver seule en Australie, à l’autre bout du Monde, dans mon lit sans ne pouvoir rien faire, c’était compliqué. Au début, je n’avais pas de téléphone ou de wifi et je ne pouvais pratiquement pas bouger. C’était vraiment très long”.

Pour autant, la jeune femme n’était pas totalement seule durant cette période. Jussi Veikkanen, présent dans le sud-est de l’Australie avec la Groupama-FDJ, est venu lui rendre visite plusieurs fois. “Il m’a beaucoup aidée, heureusement qu’il était là car ça me donnait le moral. Rien que de parler français une fois dans la journée, ça faisait du bien. Cadel Evans est venu me voir, il était très sympa”, tient-elle à préciser. Finalement, Victorie Guilman a pu quitter l’hôpital et prendre un avion pour l’Hexagone une dizaine de jours après la chute. “Sur le coup, c’était inquiétant car les médecins ne m’ont pas franchement rassurée. Ils m’ont dit qu’il fallait faire très attention dans l’avion car en altitude, il y avait des risques pour mon rein… Ça ne me donnait pas très envie de bouger, mais je suis passée outre mon appréhension et finalement, il n’y a pas eu de problème”.

« L'ÉPIDÉMIE NE CHANGE PAS GRAND-CHOSE DANS MA SITUATION »

Ces mauvais moments sont désormais derrière l’athlète qui vient de fêter ses 24 ans. “Ça va de mieux en mieux. J’ai repris le home-trainer récemment, après six semaines sans la moindre activité physique. Je ne ressens plus de douleurs même si je reste prudente car je ne suis pas totalement rétablie. Il faut y aller doucement. Je roule tranquillement sans trop faire monter mon cœur”. Plus que jamais, elle souhaite relativiser et prendra le temps qu’il faudra avant d’envisager un retour à la compétition. “Je pense d’abord à ma santé. Sur mon lit d’hôpital, j’ai eu le temps de me dire que le vélo, dans la vie, c’est vraiment secondaire”.

Alors que la saison cycliste est totalement à l’arrêt en raison de l’épidémie de coronavirus, Victorie Guilman prend cette situation avec détachement. “L’épidémie ne change pas grand-chose dans ma situation, du coup. Ça m’empêche juste de regarder des courses à la télé pour passer le temps (sourires). Mais bon, tout va revenir dans l’ordre un jour ou l’autre. J’espère pouvoir reprendre avant la fin de cette saison mais pour l’instant, c’est dur d’avoir une idée précise. Tout ça me semble encore loin”.

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