Le Tour de la Mirabelle, optimiste malgré le climat morose

Crédit photo Elise Chauveau

Crédit photo Elise Chauveau

Président du Team Macadam’s Cowboys, mais surtout organisateur du Tour de la Mirabelle (2.2), Laurent Goglione a pris la décision de ne pas annuler son épreuve, pour le moment, prévue du 29 au 31 mai. Déterminé à ce que Simon Pellaud ait un successeur en 2020, il explique son choix. Et en dit davantage sur l’organisation d’une course pendant cette période sans vélo, où les annulations pleuvent.

DirectVelo : Quel est ton état d’esprit actuellement ?
Laurent Goglione : L’état d’esprit d’un éternel optimiste, surtout ! On est dans l’expectative, on ne sait pas vraiment si on va organiser ou pas. Mais aujourd’hui, je ne veux pas dire qu’on annule. Notre épreuve se déroule fin mai, on a donc encore une marge de décision car beaucoup annulent en avril/début mai. Le scénario, c'est une reprise autour de mi-mai, au niveau des écoles etc. Donc je me dis, si on a une toute petite chance d'être à la réouverture, il faut continuer à bosser et on verra bien.

« À LA FIN AVRIL, IL FAUDRA DÉCIDER DÉFINITIVEMENT »

Tu ne sens pas à contre courant au vu de la période actuelle et des annulations en chaîne ?
Si forcément, même si je suis dans l'optimisme. C'est aussi pour le côté de se dire "on va s'en sortir", revenir à la normale, rester chez nous et laisser mourir cette maladie. Et plus vite les courses reprendront. Le confinement nous mène potentiellement fin avril, éventuellement mi-mai. C'est en ça que je suis optimiste. Bien sûr, je ne dis pas de faire n'importe quoi, d’organiser des courses etc, mais on peut garder l’optimisme pour reprendre fin mai. On peut avoir beaucoup de monde sur la touche ce week-end là, surtout si c’est la reprise. Car il y aura peu d’épreuves à ce moment là. Le plateau qu'on avait prévu va donc sans doute beaucoup changer.

Combien de temps te laisses-tu pour décider ?
A la fin avril, il faudra décider définitivement. J’attendrai le dernier moment. On va s'aligner sur la semaine fédérale aussi, si elle est maintenue ou pas. En tout cas, il n’y aura pas de report. Le calendrier va être bousculé, donc je ne demanderai pas à trouver une autre date. On annulera si on ne peut pas courir. On se laisse jusqu'au lundi de pâques on va dire, et après on verra ce que dira le gouvernement, et quelle est la situation. Et on se rendra à l'évidence.

« ON A SORTI L'ARGENT QU'ON DEVAIT SORTIR »

En cas d'annulation tardive, est-ce que tu as des craintes sur le plan financier ?
Mes hôtels sont réservés, tout le travail en amont est fait. Mais tout est en stand-by, donc tant que je ne sors pas d'argent supplémentaire, je n’annule pas. Il y a des équipes étrangères qui ne pourront probablement pas venir, donc peut-être une configuration franco-française. Quelques belles équipes qui veulent reprendre viendront peut-être chez nous. Et des réserves de WorldTour comme la Groupama-FDJ. On a investi davantage cette année sur l'épreuve et autour avec un village de 500 au lieu de 300 m². Aujourd’hui, on a sorti l’argent qu’on devait sortir. On a 200 000€ de budget, pas de salariés. On n’a pas les mêmes intérêts économiques qu’une course pro, puisqu'on reste un club et pas une boite d'organisation. Tous les dossiers sont déposés, mais pour le moment on n'a pas à sortir d'argent supplémentaire. Par contre, fin avril, il faudra choisir si on met l’argent sur la table ou pas.

Une annulation pèsera-t-elle sur l’avenir de la course ?
Si on annule, on reprendra l’année prochaine. Avec les mêmes villes-étapes, voire un quatrième jour de course comme on avait prévu à la base pour 2021. Mais on envisagera ça au fil du temps. Et en 2022/2023, pourquoi ne pas monter d'un cran... Notre objectif, c'est d'être télévisé un jour, on recherche ça. Pour un équilibre financier plus fort. Si on loupe une année, ça ne sera pas la première fois en 18 ans d’existence. On avait fait face à une annulation à cause de la neige à l’époque où la course s’appelait le Tour du Piémont Vosgien. En parallèle, pour 2021, on réfléchit à une épreuve de Coupe de France, ou Elite Nationale, chez les Femmes, qu’on appellera La Mira'belle.

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