Clément Champoussin, un passage pro sous confinement

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Sur le papier, le programme de Clément Champoussin pour les semaines à venir était particulièrement excitant. Après un dernier week-end chez les amateurs sur le Grand Prix de Saint-Etienne et Annemasse-Bellegarde, le sociétaire du Chambéry CF devait ensuite passer professionnel dès le 1er avril au sein de la maison-mère AG2R La Mondiale. Avec un programme directement alléchant pour ses débuts en WorldTour avec des participations à la Route Adélie, au Tour du Pays basque, à l’Amstel Gold Race et à la Flèche wallonne. Mais ça, c’était avant la pandémie de coronavirus. “Au début, je ne pensais pas que ça prendrait cette ampleur-là. Je pensais pouvoir reprendre en avril avec les pros, normalement. Mais lorsque j’ai vu l’évolution de la situation et toutes les annulations de courses, j’ai compris que le plan initial allait être nettement revu”, regrette-t-il auprès de DirectVelo. Officiellement, le grimpeur passe tout de même pro ce 1er avril. D’où un sentiment curieux, dans un tel contexte. “C’est forcément frustrant de ne pas pouvoir réellement passer pro comme c’était prévu. J’étais content de passer pro dès le 1er avril car ça me permettait de faire une saison beaucoup plus complète. C’était un moment très important dans ma progression. J’espère pouvoir recourir cette année, au moins une fois…”.

S’il ne sait pas quand il pourra faire officiellement ses débuts en tant que coureur professionnel, l’Azuréen sait d’ores-et-déjà qu’il n’aura plus l’occasion de courir chez les amateurs. Et, là aussi, l’histoire s’est terminée dans des circonstances particulières. “Je m’étais bien préparé pour être en forme un peu plus tôt que les autres années. J’avais de jolies courses au programme au mois de mars et j’aurais aimé finir sur une bonne note chez les amateurs. On a repris la saison assez tard avec Chambéry et du coup, je n’ai couru que deux fois. Tant pis. Chacun va devoir prendre son mal en patience maintenant”.

PAS UN GRAND ADEPTE DU HOME-TRAINER


Encore Espoir et toujours intéressé par l’équipe nationale U23, Clément Champoussin imagine-t-il que la situation actuelle puisse changer ses plans et ceux de son équipe AG2R La Mondiale pour la fin de saison ? Difficile d’anticiper, à l’heure actuelle, tant la reprise semble lointaine. “Avant même de pouvoir retrouver la compétition, j’espère déjà pouvoir retourner dans ma rue librement comme avant. Ce sera le principal. Le vélo, à côté de tout ça, c’est accessoire même si j’ai hâte de retrouver l’adrénaline des courses. Cela étant, si les courses peuvent reprendre avant la fin de saison, je pense que j’aurai le même programme que ce qui était prévu en amont, plus ou moins en tout cas. Tout dépendra aussi de mon état de forme à ce moment-là. Il peut se passer tellement de choses d’ici-là…”.

Dans tout les cas, Clément Champoussin a bien conscience que rien n’est acquis d’avance et il considère qu’il devra “faire des résultats pour avoir la possibilité de courir en Équipe de France”. Avant de préciser : “l’an passé, je n’avais pas pu participer au Mondial. Il faudra gagner sa place. Pour le moment, je n’y pense pas trop car ça semble tellement loin…”. Tout cela semble d’ailleurs si loin que pour l’instant, le coureur de 21 ans n’a pas encore retouché au vélo. “Je profite du jardin et du soleil sur Nice. Je vais attendre de voir comment ça évolue pour reprendre le vélo. Je vais couper quasi trois semaines, comme pour une coupure hivernale”. Viendra ensuite le moment où il faudra se mettre au home-trainer, à contre-coeur. “Je n’ai jamais eu l’habitude de faire de home-trainer car à Nice, je peux toujours rouler en extérieur même en plein hiver. Le home-trainer, ce n’est que pour m’échauffer avant une course ou avant un chrono. Je ne sais pas trop comment je vais m’habituer à cette nouvelle pratique régulière… J’espère que ça ne m’ennuiera pas trop”, sourit-il pour conclure.

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