Corentin Ermenault, Goodbye California

Crédit photo DR

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Amoureux de la côte ouest américaine, Corentin Ermenault a fait le choix de s’offrir quelques semaines de plaisir et de détente du côté de Redondo Beach, tout près de Los Angeles. Peu après avoir décroché la médaille de bronze lors de la poursuite individuelle des derniers Championnats du Monde sur piste, et après être en revanche passé à côté de la qualification olympique en poursuite par équipes, le Picard a retrouvé des amis en Californie, dans une région qu’il apprécie tout particulièrement. “Je suis parti là-bas pour souffler après les Mondiaux. Au début, j’ai profité, sans sport. Puis j’ai repris tranquillement - voir photo -. Mais le voyage a vite pris une autre tournure”, explique pour DirectVelo celui qui a rapidement été, lui aussi, rattrapé par la pandémie de coronavirus.

Dans un premier temps pourtant, l’athlète de 24 ans ne s’est pas inquiété outre mesure, y compris après l’intervention du Président de la République. “Au début, je ne m’inquiétais vraiment pas. Je profitais, tranquillement. Mais après ce discours d’Emmanuel Macron, mes amis m’ont conseillé de rentrer en France. Ils m’ont dit qu’ils ne me mettaient pas à la porte mais que c’était plus prudent”, sourit-il après coup. Bien lui en a pris puisque quelques heures plus tard, la Californie devenait le premier état américain à imposer à ses quelques 40 millions d’habitants de se confiner sur les consignes de son gouverneur Gavin Newsom. “Si je m’étais retrouvé en confinement aux États-Unis, ça aurait été compliqué… Là-bas, le système de santé est particulier et en tant que Français, si j’avais eu un problème, je n’aurais pas forcément été dans les meilleures conditions, ni prioritaire. Du coup, en une journée, les valises étaient faites et j’étais prêt pour le départ”.

UN RETOUR AU PAYS PÉRILLEUX

Corentin Ermenault a ainsi dû revoir ses plans et traverser l’Atlantique après une quinzaine de jours en Californie, lui qui comptait y rester au moins un mois. Comme pour beaucoup ces derniers jours, il a connu des difficultés lors de son retour au pays. “Je passais par Paris pour rentrer à Nice et des vols ont été annulés. J’ai attendu huit-neuf heures à l’aéroport à Paris… Ensuite, je me suis retrouvé coincé à Nice également car aucun chauffeur Uber n’a accepté de me prendre. Avec les nouvelles mesures de sécurité, je n’avais pas le droit de monter à l’avant du véhicule, à côté du conducteur. Sauf que j’avais mon vélo avec moi… Finalement, un ami est venu me chercher… En plus, je n’ai reçu ma valise que le lendemain, également… Ce n’était pas le voyage idéal mais bon, certains ont connu bien pire”, préfère-t-il tout de même relativiser.

Dans le flou quant à la suite à donner à sa carrière cycliste et quant à son avenir professionnel, le sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence ne sait pas s’il disputera la fin de saison dans le peloton des amateurs. En pleine période de confinement, il concède avoir du mal à se projeter sur la suite des événements. “Pour l’instant, je laisse couler. Je n’irai pas aux Jeux et c’est une grande parenthèse qui s’est ouverte depuis les Mondiaux sur piste. Je suis dans le flou. Je ne sais pas ce que je vais faire à l’avenir. Peut-être que je me mettrai à préparer à fond le Championnat de France chrono. Mais aura-t-il lieu ? C’est dur de se focaliser sur quelque chose de précis dans la période actuelle…”.

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