Michel Callot : « Un plan Marshall pour les organisateurs et les comités »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Depuis le jeudi 12 mars, les événements liés à l'épidémie de coronavirus s'accélèrent. Face à la crise, la FFC a décidé de passer le grand braquet. Une cellule de crise a été mise en place (lire ici). Le bureau exécutif se réunit tous les deux jours en visioconférence. La fédération française travaille déjà à ce que sera le calendrier à la reprise. Michel Callot, le Président de la FFC, fait le point de la situation avec DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi avoir ressenti le besoin de rappeler qu'il ne fallait pas aller rouler sur la route ?
Michel Callot : Nous avons eu des retours qui nous ont alertés sur le fait qu'une pratique cycliste significative continuait sur la route depuis le début de la semaine. Nous avons donc voulu répéter l'injonction de ne pas rouler dehors sur la route. On reste chez soi.

C'est donc pour cela que la FFC met en place le « roulez chez vous »…
Nous avons mobilisé nos cadres techniques pour accompagner nos licenciés et leur offrir une pratique intelligente à domicile, de vélo et d'activité physique. Nous mettons en ligne des cycles d'entraînement adaptés à différents niveaux de pratique. Quand on suit un protocole tout seul chez soi, c'est plus agréable. 

La fédération a mis en place une cellule de crise, quelle est son activité depuis ?
Nous l'avons créé à l'occasion de notre dernière réunion du bureau exécutif en salle, jeudi 12 mars. Son premier objectif est de mettre en place un accompagnement pour toutes les structures fédérales, les comités régionaux et départementaux et les clubs. Nous avons divisé cette cellule en plusieurs volets : l'organisation de courses, le sportif pour conseiller l'entraînement grâce à la DTN, les ressources humaines et les finances pour les questions de chômage technique qui concernent nos comités, et le volet juridique et communication pour répondre aux questions. Nous avons également ouvert une messagerie (assistancecovid19@ffc.fr). C'est d'ailleurs grâce à elle que nous nous sommes rendus compte qu'on nous posait la question : « comment continuer le vélo ? ». Dorénavant, le bureau exécutif se réunit en visioconférence tous les deux jours.

LA FIN DE SAISON REPOUSSÉE AU 29 NOVEMBRE

Vous travaillez à la refonte du calendrier ?
Oui, le bureau exécutif du 18 mars a décidé de repousser la fin de saison au 29 novembre. Nous encourageons les comités et les organisateurs à favoriser les reports de course pour proposer le plus d'activité possible à nos licenciés. L'aménagement du calendrier se fait en relation avec l'UCI. J'ai eu le Président de l'UCI au téléphone. L'UCI va proposer en fin de semaine ses propositions d'aménagement du calendrier. 

Des épreuves officielles seront-elles repoussées ?
Pour le BMX, le Championnat de France sera décalé à la fin septembre ou au début d'octobre. Cela va nous permettre de placer les épreuves qualificatives. Et on va aussi vers un report du Championnat du Monde en fin de saison. En VTT, nous travaillons sur le report des manches de la Coupe de France. L'UCI travaille aussi sur des hypothèses de report du Championnat du Monde.

Peut-on imaginer un report du Championnat de France sur route ?
Sa date dépend de l'UCI. Sur les trois hypothèses sur lesquelles travaille l'UCI, deux prévoient une reprise de la compétition avant le Championnat de France.

Pensez-vous qu'il faille un délai entre le retour à une situation qui permette l'entraînement et une reprise des compétitions ?
Il me semble que les compétiteurs amateurs vont maintenir un niveau de compétition de condition physique et vont avoir envie de se retrouver rapidement dans un peloton. Pour ce qui est des professionnels, la question se pose différemment. C'est certainement plus compliqué de s'aligner dans une course par étapes WorldTour. L'UCI prendra peut-être des dispositions particulières pour les courses pros.

UN FOND POUR SOUTENIR LES ORGANISATEURS ET LES COMITÉS

À la reprise, se posera aussi le problème des autorisations préfectorales ou municipales...
Notre commission sécurité est en relation étroite avec le ministère de l'Intérieur. Elle va saisir leurs services pour voir si un aménagement des règles de délais est possible. Nous espérons que le bon sens s'imposera car nous sentons la volonté des pouvoirs publics de relancer l'activité assez vite.

Quelles décisions avez-vous prises lors de la dernière séance du bureau exécutif ?
Nous avons deux préoccupations essentielles : tout faire pour sauver de l'activité et mettre en place un plan de relance, car cette crise va traîner dans le temps. Il faudra soutenir les clubs organisateurs, notre plan de développement et aider à la relance économique car la FFC, plus que les autres fédérations, est très liée à l'événementiel.

C'est à dire ?
Pour le soutien aux organisateurs, il n'y aura pas de double peine. Les droits d'organisation des courses annulées seront remboursés, au niveau fédéral et régional. Je rends d'ailleurs hommage aux présidents des comités régionaux pour leur réactivité dans cette crise. Pour la relance économique, nous mettons sur pied un plan de financement pour doter les structures de la fédération d'un fond grâce à un emprunt cautionné par l’État pour soutenir en trésorerie tout ceux qui ont besoin d'aide : les organisateurs, les comités régionaux et les comités départementaux qui sont aussi touchés par l'absence de droits d'engagement. C'est un plan Marshall. Nous travaillons pour l'ensemble de notre fédération. Nous sommes solidaires des clubs et des comités. Nous avons besoin de nous serrer les coudes.

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