Tanel Kangert : « Cavagna, le nouveau Jens Voigt »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Tanel Kangert aura été le plus fort de tous les autres. Derrière un Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step) en état de grâce ce samedi sur les routes de la Faun-Ardèche Classic, l’Estonien s’est montré très à l'aise en s'extirpant du groupe des favoris (voir classement). Déjà très en jambes le week-end dernier sur les pentes du Mont Faron, le sociétaire de la formation EF Pro Cycling, habituel coéquipier, profite pleinement de son rôle d’électron-libre en ce début de saison. DirectVelo a fait un point complet avec Tanel Kangert au terme de la course d'un jour ardéchoise.

DirectVelo : Tu t’es montré particulièrement impressionnant ce samedi en Ardèche !
Tanel Kangert : L’échappée est partie tout de suite avec des hommes forts. Sur le coup, je ne savais pas qui était sorti… Puis j’ai appris qu’il y avait Cavagna devant. J’ai tout de suite dit à mes coéquipiers qu’il fallait rouler. Immédiatement. On savait qu’il marchait fort et qu’il était capable d’aller loin. C’est le nouveau Jens Voigt. 

« JE COMMENCE À ME CONNAÎTRE »

Tu n’étais pas en reste…
Pour ma part, j’avais des sensations bizarres. Au début, je ne me sentais pas super bien mais ça allait mieux après cent bornes. Par contre, je sentais que les autres étaient de plus en plus fatigués. On a fait rouler l’équipe avec Arkéa-Samsic mais on a compris qu’il était impossible de gagner aujourd’hui (samedi). J’ai roulé pour le podium et c’est chose faite. Je suis super content. Pour moi, faire 2e, c’est presque comme une victoire car je suis un équipier tout le reste de l’année et je n’ai pas l’habitude de finir sur les podiums. Je suis heureux de mon rôle dans l’équipe mais là, c’est un plaisir supplémentaire. En plus, ce n’est pas un podium en échappée. Je suis allé le chercher en sortant du groupe des favoris et ça fait plaisir.

Tu as parfaitement géré les conditions météos et les nombreuses difficultés topographiques…
C’est ma douzième année au plus haut niveau mondial. Je commence à me connaître (sourires). Je marche bien dans ces conditions. J’étais bien habillé. Même un petit peu trop, d’ailleurs. Sur la fin, j’ai tout jeté et je respirais beaucoup mieux (sourires).

« J’AI CHANGÉ BEAUCOUP DE CHOSES »

On t’avait déjà vu à l’aise sur les routes du Tour des Alpes-Maritimes et du Var le week-end dernier !
C’est la première fois de ma vie que j’ai essayé d’être bien dès le début de saison. Sur les dix dernières années, je m’étais toujours dit que le printemps n’était pas ma période, l’hiver encore moins. Je profitais des premières courses de l’année comme de l’entraînement, pour m’affûter et retrouver de bonnes jambes petit à petit. Cette année, j’ai changé beaucoup de choses. Je suis resté en Espagne tout l’hiver. Je ne suis pas rentré à la maison en Estonie pour faire d’autres sports, notamment du ski. Je n’ai fait que du vélo et je sens déjà que ça paie.

Ce changement de programme te permet de retrouver régulièrement les routes françaises, que tu avais découvertes dès les rangs amateurs sous les couleurs de l’EC Saint-Etienne Loire…
J’enchaîne les courses en France après la Provence et le Haut-Var. Je serai également sur Paris-Nice. C’est toujours un plaisir de courir ici. Sur chaque course, je vois quelqu’un avec qui j’ai couru chez les amateurs par exemple. Je vois beaucoup de personnes sympathiques. Quand je suis en France, je me sens comme à la maison. 

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