Corentin Ermenault : « Souffler un bon coup »

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

Après la déception de la poursuite par équipes et la non-qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo, Corentin Ermenault avait rendez-vous ce vendredi avec la poursuite individuelle. Le Picard va finalement repartir de Berlin avec un nouveau record de France, établi en qualification (voir ici), et une médaille de bronze, récoltée face à l’Italien Jonathan Milan. Ce qui n’efface évidemment pas la déception de l’absence à Tokyo comme il l’explique à DirectVelo.

DirectVelo : Te voilà 3e de ce Championnat du Monde de poursuite individuelle !
Corentin Ermenault : Pour moi, ça s’est bien passé aujourd’hui (vendredi) avec cette médaille de bronze même si j’aurais bien aimé être en grande finale. Mais c’est déjà énorme d’obtenir une médaille de bronze ici. En qualification, cet après-midi, je partais pour battre le record de France. Et j’arrive à le faire pour près de trois secondes (4'07"593 contre 4'10"314, NDLR). J’avais bien préparé mon affaire. J'espérais le battre mais de presque trois secondes…

Tu espérais le rebattre ensuite dans la petite finale ?
C’était envisageable. Je suis parti comme il le fallait à l’inverse de cet après-midi où j’étais parti trop vite, et ça m’avait coûté sur la fin. Une fois que j’ai commencé à apercevoir l’Italien, j’ai pris un ascendant psychologique. Mais inconsciemment, j’ai ralenti. Je pensais plus à la médaille qui était l’objectif premier qu’au record de France (Il a réalisé le temps de 4’09’’921 en petite finale, NDLR).

« STEVEN HENRY M’A TRÈS BIEN ACCOMPAGNÉ »

Tu t’es vite remis de la déception de la poursuite par équipes...
J’accordais beaucoup d’importance à cette poursuite par équipes. Avec les gars, nous étions très concentrés, nous avions très bien travaillé… J’étais donc déçu après la poursuite par équipes. Nous voulions obtenir une médaille (la France a terminé 8e, NDLR). Mais je me suis vite remobilisé pour la poursuite individuelle. Steven Henry m’a très bien accompagné.

Qu’est-ce qu’il t’a dit après la poursuite par équipes ?
Il a su trouver les mots. Il est venu me parler le soir-même pendant le massage. Il voulait que je passe vite à autre chose car il savait que j’accordais beaucoup d’importance à la poursuite par équipes. Il m’a vu triste, et m’a dit qu’il voulait me revoir avec la banane. Il me connait presque par coeur. Il sait comment m’accompagner. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à lui.

« JE NE SAIS PAS OÙ LE VENT VA M’EMMENER »

Cette médaille va-t-elle t'inciter à poursuivre ta carrière ?
Je ne sais pas… C’est une question spéciale. Je voulais aller aux Jeux Olympiques et nous n’avons pas atteint cet objectif. J’ai disputé ce Mondial, il y a cette médaille de bronze et maintenant, je ne sais pas où je vais m’aventurer le mois prochain ou cette saison. Je vais d’abord souffler un bon coup et essayer de digérer cette non-sélection aux JO. C’est très dur à accepter. On a clairement le niveau pour être à Tokyo. On a souvent joué les premiers rôles alors qu’il y a un gros niveau mondial, alors ça fait mal au coeur de ne pas aller à Tokyo.

Il y a souvent du renouveau après les JO…
Oui, mais je ne sais pas où le vent va m'emmener. J'aimerais être là l'année prochaine mais je ne peux pas le dire aujourd'hui. J'espère, on verra... Je serai peut-être là à 200% ou j'aurai peut-être totalement changé de voie.

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