Mathilde Gros ne vise pas trop haut

Crédit photo DirectVelo

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L'objectif de Mathilde Gros au Championnat du Monde de Berlin est de "faire de [s]on mieux et d'aller le plus loin possible pour marquer des points pour la qualification olympique", déclarait-elle il y a deux semaines à l'occasion de la présentation de la sélection de l'équipe de France (voir ici).

La double Championne d'Europe de keirin se veut prudente par rapport à ses prestations hivernales. "Cet hiver, c'était compliqué en vitesse individuelle, j'étais un peu moins forte sur le 200 mètres. J'aimerais passer les quarts et en keirin, accéder à la grande finale. Je n'ai pas d'objectif de médaille mais si il y en a une, tant mieux". Elle ne veut pas endosser le costume de favorite et le laisser à la tenante du titre Wai Sze Lee (Hong-Kong), à l'Australienne Stephanie Morton ou aux Allemandes Friedrich et Hinze qui seront à domicile.

La formule lui avait réussi l'an dernier à Pruszkow. "J'y étais allée sans me mettre la pression d'un résultat, c'est mieux pour moi". Et de la Pologne, la sociétaire de l'US Créteil avait rapporté la médaille de bronze de la vitesse.

« CE N'EST PAS LA VRAIE VIE »

Sa carrière a démarré tambour battant, avec des maillots arc-en-ciel chez les Juniors et une médaille d'argent au Championnat d'Europe de vitesse dès son premier essai chez les Elites. "Alors maintenant, dès que je fais une contre-performance, on se demande ce qu'il se passe. Comme j'étais la fille qui avait tout gagné chez les jeunes, qui avait bien lancé sa carrière chez les Elites, on s'attendait à ce que je ramène à chaque fois des médailles, sauf que ce n'est pas la vraie vie. Il faut le vivre et ça m'a aguerri pour les années à venir". Son discours rejoint celui de Grégory Baugé, avec qui elle s'entraîne. "Pour son âge, c'est quelqu'un de très déterminée. Il faut qu'elle reste la plus sereine possible, qu'elle ne se laisse pas emporter quand on l'appelle la « future star ». Il y a des personnes qui lui passent la crème dans le dos, mais il faut qu'elle garde les pieds sur terre", rappelle « le Tigre ».  

Comme tous les athlètes de haut-niveau, son corps a été confronté à la blessure. Sa chute en finale du keirin de la manche de Coupe du Monde de Pruszkow, en novembre 2017, l'a freinée. Alors, quand elle chute de nouveau en demi-finale à Milton en janvier dernier, Mathilde Gros a le temps de rembobiner le film dans sa tête. "Tout le temps où j'ai glissé et que je suis restée au sol, je me disais « mais si j'ai quelque chose de cassé, ça va être compliqué pour Berlin ». Je suis tombée sur la même épaule où je m'étais fait mal il y a deux ans à Pruszkow. J'ai de la chance, j'ai un très bon chirurgien qui m'a bien consolidé l'épaule. Je n'ai rien eu de cassé", raconte-t-elle.

Au moment d'expliquer la prudence de ses ambitions pour Berlin, la sprinteuse reprend la métaphore de la chute : "ne pas viser trop haut pour ne pas tomber trop bas". En Allemagne, elle commencera son Championnat par le tournoi de vitesse, ce jeudi.

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