B&B Hôtels-Vital Concept voulait « éviter de sombrer »

Crédit photo William CANNARELLA / DirectVelo

Crédit photo William CANNARELLA / DirectVelo

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas pour B&B Hôtels-Vital Concept. Opéré deux fois de l’artère iliaque la saison passée, Johan Le Bon a signé son retour au premier plan le 15 février en remportant la Malaysian Classic, juste après un Tour de Langkawi qui a vu les « Men in Glaz » régulièrement jouer les premiers rôles. Johan Le Bon signait ainsi un premier succès pour son équipe en 2020. “C'est sûr que ça fait plaisir. On fait du vélo pour gagner. Personnellement, ça m'a fait un grand bien, comme à l'équipe. Ce n'était pas sur le territoire français ou même européen, mais ça reste une victoire. Il n'y a pas de petite course”, se félicitait le Breton auprès de DirectVelo après coup. Problème : la plupart des coureurs présents en Malaisie sont tombés malades lors de leur retour en France. “Après l’annulation du Tour d’Oman, et tout en sachant que nous ne serons pas présents à Paris-Nice, nous avions besoin de disputer une grosse course par étapes. D'où notre présence en Malaisie. Le but n’était pas d’aller chercher des points UCI mais plutôt des jours de course en compensation. C’était, par exemple, l’occasion pour Pierre Rolland d’avaler des premiers cols en compétition”, explique Jérôme Pineau. “On a fait le choix de rentrer en France très vite après notre dernier jour de course en Malaisie mais visiblement, ce choix n’a pas été payant”.

Le manager de la ProTeam bretonne aurait aimé profiter de ce travail en Malaisie pour aligner une équipe compétitive et ambitieuse sur les routes du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Malheureusement, Cyril Gautier, Quentin Pacher et Pierre Rolland ont tous trois dû renoncer à l’épreuve de Serge Pascal. “On est parti à six, avec des coureurs diminués physiquement, sur un parcours difficile et face à un gros niveau… Forcément, on savait que ça n’allait pas être simple”, concède Gilles Pauchard, directeur sportif de l’équipe ce week-end.

ARTHUR VICHOT, LA RECHUTE

Sur le papier, B&B Hôtels-Vital Concept alignait - malgré tous ces aléas - une formation compétitive dans le Var, avec la présence de sa recrue néerlandaise Tom-Jelte Slagter, vainqueur d’étape sur cette même course en 2016, mais aussi et surtout la présence d’Arthur Vichot, triple lauréat de l’épreuve. Encourageant 13e de l’Étoile de Bessèges au début du mois, le Franc-Comtois espérait confirmer ses bonnes dispositions actuelles. Mais il a très rapidement été rattrapé par de nouveaux problèmes physiques. En larmes, il a dû renoncer dans la première heure de course de la première étape. Juste avant cet abandon, Jérôme Pineau évoquait pour DirectVelo le cas d’Arthur Vichot : “il est en recherche de sensations. Je pense qu'il aura des hauts et des bas, après une longue période d'absence comme celle qu'il a connue. Il est tellement exigeant avec lui-même que dans la tête, ça ne va pas du tout dès qu'il est moyen. Il est comme ça… Mais j'ai la sensation que l'on est en train de retrouver l'Arthur du passé. Il faut simplement être patient avec lui. Surtout, il faut qu'il sache que s'il se fait taper dessus de temps en temps, ce n'est pas grave. Il faut encaisser”. Comme toujours, le physique et le mental restent liés. “On va l’aider dans ces deux domaines”, promet le manager.

Deux jours après cet abandon, Gilles Pauchard tenait lui aussi à faire preuve de tout son soutien envers un coureur en souffrance. “On pense à lui. Quand on est un très grand coureur comme lui et qu’on se retrouve dans des moments difficiles, ce n’est pas simple à gérer. C’est forcément inquiétant de le voir aussi diminué. Il n’est pas du tout à son niveau et ça ne fait jamais plaisir de voir un Champion comme Arthur dans cette situation”, regrette le directeur sportif.

ARNAUD COURTEILLE ET ADRIEN GAREL, LES ARMES À LA MAIN

Malgré ce nouveau gros coup dur, les coureurs de B&B Hôtels-Vital Concept n’ont certainement pas voulu baisser les bras. Ils se sont donc battus, avec leurs armes, durant les deux dernières journées de course. Samedi, c’est Arnaud Courteille qui a pris part à une échappée sortie en costauds après une première heure de course particulièrement animée et rapide. “C’était plutôt satisfaisant d’avoir Arnaud à l’avant. On savait que sur une montée sèche face aux meilleurs grimpeurs, ça allait être difficile de jouer de belles places. Il valait mieux anticiper de loin”, résume Gilles Pauchard. Sur la troisième et dernière étape, c’est cette fois-ci Adrien Garel qui s’est retrouvé à l’initiative de la bonne échappée du jour, en sortant dès le Km 0. “Jéjé (Jérôme Pineau) nous avait dit au briefing qu’il était important d’être à l’avant. Tout n’est pas rose en ce moment pour l’équipe mais on voulait éviter de sombrer. Il fallait garder la tête haute et jouer avec nos armes en continuant de se faire plaisir”. Mission accomplie pour le coureur de 23 ans. “J’ai vite compris que l’échappée avait une belle chance d’aller au bout. Malgré tout, je savais que je n’allais pas gagner au sommet du Faron, mais je pouvais toujours espérer faire un Top 10 et je me suis donc battu jusqu’au bout”.

Malgré un vent contraire, les coureurs présents dans le "Haut-Var" n’ont rien lâché en montrant du tempérament et en faisant la course. De quoi rester optimistes avant les prochaines courses, comme le synthétise Gilles Pauchard ; “on a essayé de travailler différemment tout en gardant le cap, car on n’est qu’au mois de février. On sait qu’il y a de belles semaines et de beaux mois à venir”.

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