Anthony Turgis : « J’ai essayé de jouer au mieux »

Crédit photo William CANNARELLA / DirectVelo

Crédit photo William CANNARELLA / DirectVelo

Sentiments partagés pour Anthony Turgis au terme de la première étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Après une échappée de longue durée, le puncheur de la formation Total Direct Energie est parvenu à résister jusqu’au bout. Mais il a cependant dû s’incliner face à son dernier compagnon d’échappée, Anthony Perez (Cofidis), qui le prive ainsi de la victoire sur les hauteurs de Grasse (voir classements). DirectVelo a recueilli la réaction du coureur de 25 ans après l’arrivée.

DirectVelo : Tu as, avec tes trois compagnons d’échappée, réalisé un sacré numéro ce vendredi !
Anthony Turgis : On savait que ça pouvait revenir très vite sur la fin. Avec Anthony (Perez), on savait comment courir : le but premier était d’aller jusqu’au bout puis au sprint, ça devait se faire à la jambe. J’ai coincé un peu plus que lui. Voilà… L’arrivée était peut-être un peu plus favorable à ses qualités qu’aux miennes, c’est comme ça.

Quand as-tu compris que l’échappée irait au bout ?
Sur la fin de course. On a bien joué, jusqu’à réussir à reprendre une minute à un moment important et là, ça devenait vraiment intéressant. Je savais qu’Anthony (Perez) allait jouer le jeu pour collaborer jusqu’à la fin. Je me posais plus de questions quant au comportement et à la condition physique des deux étrangers de l’échappée (Reinardt Janse Van Rensburg et Nigel Ellsay, NDLR). Je les voyais peiner sur la fin. On voulait quand même qu’ils travaillent avec nous car ça nous faisait des relais en moins à passer, et donc un peu plus de moments de récupération. On a essayé de profiter d’eux au maximum. Ils y croyaient aussi, ils ont bien vu que c’était possible. Puis les jambes ont parlé sur la fin. On aurait pu coincer dans les deux dernières bosses mais on a vraiment bien roulé, on était en bonne condition. C’est aussi grâce à ça qu’on a pu aller au bout.

« J’AI EU DU MAL À RÉ-ACCÉLÉRER »

Anthony Perez et toi-même êtes deux coureurs avec une bonne pointe de vitesse… T’imaginais-tu le battre en cas d’arrivée à deux ?
J’ai essayé de jouer au mieux. Il ne fallait pas que j’arrive trop essoufflé sur le sprint alors j’ai essayé de jouer avec le fait que le peloton revenait derrière. J’ai essayé de maintenir un train pour garder une certaine pointe de vitesse sur la fin. Sur un démarrage en côte, on a la même force, sauf qu’Anthony Perez est un peu plus léger que moi. Je pense que ça aurait été différent sur du plat mais en montée, ça a sûrement joué en sa faveur. J’y croyais quand même. Avec de super jambes, ça aurait pu marcher mais là, j’ai eu du mal à ré-accélérer sur la fin.

Jimmy Turgis a été contraint de mettre un terme à sa carrière très récemment à cause de problèmes de santé, peu après ton autre frère Tanguy, victime des mêmes pépins physiques...
Je n’ai pas passé de tests en plus. Il y a des tests d’efforts qui sont faits pour ça. Je n’ai rien du tout pour l’instant. J’espère que je n’aurai rien, on l’espère tous. Ce sont des maladies qui peuvent toucher n’importe quel coureur. Le cœur est un muscle qui se fatigue avec le temps. Certains coureurs doivent arrêter, c’est le cas de mes deux frères… Tout le reste est aléatoire. Peut-être que je pourrai faire vingt ans de carrière sans problème.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Anthony TURGIS