Morne Van Niekerk : « Je cours avec mon coeur »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Début de saison 2020 prometteur pour Morne Van Niekerk. Pour sa deuxième saison professionnelle, le Sud-Africain s’est montré particulièrement en jambes lors de la récente Étoile de Bessèges, en attaquant à plusieurs reprises dans la semaine et en étant capable de jouer avec les plus costauds dans le final. Pour DirectVelo, le coureur de St-Michel Auber 93, 24 ans, est revenu sur sa semaine et la confiance qui est désormais sienne.

DirectVelo : Tu as montré de belles choses durant ces premiers jours de course de la saison !
Morne Van Niekerk : Le parcours de Bessèges a beaucoup changé par rapport à l’an passé. Je suis content d’avoir pu courir de cette façon-là, avec plusieurs échappées. J’aime l’offensive. Je suis inspiré par des coureurs comme Alexis Gougeard. J’aime sa façon de courir, bien aggressif, comme chez les amateurs (sourires). Il faut être ambitieux et y croire, même s’il faut aussi et surtout avoir les jambes pour espérer réussir quelque chose de beau.

« JE LAISSE TOUTES MES FORCES SUR LA ROUTE » 

Tu sembles en pleine évolution… 
L’an passé, j’ai fait des erreurs. Je pense à plein de petites choses. Chez les pros, une petite erreur fait de grosses différences au final. Je ne me reposais pas forcément quand j’aurais dû le faire. Je n’étais pas au top au niveau de la gestion. Je voulais trop bien faire. J’avais envie de montrer à tout le monde que je mérite ma place chez les pros mais au final, je me suis éparpillé. J’étais cramé après deux-trois jours sur les courses par étapes… Mais depuis l’été dernier, j’arrive à me poser. L’équipe m’a aidé à mieux gérer ces situations. J’ai senti que ça allait de mieux en mieux, j’ai repris les bases et j’ai retrouvé confiance en moi.

Ton manager, Stéphane Javalet, nous a récemment dit que tu avais beaucoup évolué depuis l’an passé…
Oui, il y a une grande différence entre le coureur que j’étais et celui que je suis devenu. J’ai beaucoup appris durant les deux dernières années. J’espère que le “Morne 2020” sera plus fort (sourires). L’année dernière, j’ai senti que j’avais pris de la force lors du Tour du Poitou-Charentes. J’ai pris de la caisse, j’ai plus de résistance. J’aime les longues échappées et quand ça revient de derrière, j’arrive à bien m’accrocher, voire à relancer. C’est un effort qui me convient bien. J’arrive à bien gérer ces moments-là. Avec l’adrénaline, quand un groupe de costauds revient, j’arrive à m’accrocher et à en remettre encore plus. Je cours avec mon coeur. Je laisse toutes mes forces sur la route. De manière collective, on a un bon groupe, je suis confiant pour la suite. J’aime ce groupe : il est complet et il me ressemble. Malheureusement, on manque de réussite pour l’instant avec les pertes d’Adrien (Guillonnet) et de Yoann (Paillot) sur blessures mais on a d’autres gars qui peuvent tenir la baraque. L'atmosphère est bonne et on va y arriver.

« CE N’EST PAS POUR PASSER À LA TÉLÉ »

Te sens-tu capable de réaliser un gros coup dans la saison ?
C’est le but. Je n’attaque pas n’importe quand. Si je sors du peloton, c’est pour essayer de gagner. J’entends beaucoup de gens dire que c’est facile de prendre l’échappée, ou de faire le saut entre deux groupes en début de course. Ce n’est pas vrai. Quand je tente quelque chose, comme je l’ai fait plusieurs fois sur cette Etoile de Bessèges, ce n’est pas pour passer à la télé… C’est facile de commenter devant sa télé mais moi, je joue uniquement la gagne et je ne fais pas semblant de me faire mal.

On a vu, sur l’étape de vendredi, qu’il était possible d’aller au bout…
Il y a toujours une chance d’aller au bout ! Jens Voigt disait à l’époque qu’en allant dans l’échappée, tu as 10% de chance d’aller au bout. Et qu’en restant dans le peloton, c’est beaucoup moins. Presque 0. Ça ne sert à rien de rester passif. Encore une fois, quand je vois un mec comme Gougeard… Il a beaucoup de watts et il montre que c’est possible de gagner en attaquant. En tentant régulièrement sa chance, il y a forcément un moment où ça va réussir. Je veux y croire. Je me sens de plus en plus proche de faire un gros coup. Il faut être patient et garder un esprit positif ; ça va le faire !

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