Jesus Herrada : « Je me suis précipité »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Jesus Herrada avait du mal à cacher sa déception quelques hectomètres après avoir coupé la ligne d’arrivée du Grand Prix La Marseillaise, sur le Boulevard Michelet. La tête dans le guidon, l’Espagnol a passé de longues secondes à pester. Sans doute se refaisait-il le sprint en se demandant bien ce qu’il lui avait pris de lancer les hostilités de si tôt. Finalement, le sociétaire de la Cofidis s’est vu échouer au pied du podium d’une course remportée par le Normand Benoît Cosnefroy (voir classement). “Le final de la course, sur la dernière heure, était particulièrement difficile, avec du vent de face dans les deux dernières ascensions. Il a fallu se livrer à bloc pour résister à ce qu’il restait du peloton”, racontait l’ancien Champion d’Espagne auprès de DirectVelo, au pied de son bus, après avoir retrouvé quelque peu ses esprits.

Le vainqueur de la première édition du Mont Ventoux Dénivelé Challenge, l’an passé, est sorti à contre-temps dans la Gineste, derrière un trio composé de Benoît Cosnefroy, Tom Devriendt et Valentin Madouas. “Une fois à quatre devant, on a réussi à bien s’entendre pour tenir jusqu’au bout”, juge Jesus Herrada, bien que les deux français du groupe de tête ont admis après coup avoir conclu une sorte de pacte (lire ici).

« IL Y AVAIT MIEUX À FAIRE »

Avec 17 secondes d’avance à trois kilomètres de l’arrivée, le quatuor pouvait encore se voir menacer par un retour du maigre peloton lancé en chasse. Dans le stress et la précipitation, Jesus Herrada a décidé de jeter ses dernières forces dans la bataille. “Madouas a fait mine de lancer le sprint de très loin. À ce moment-là, j’ai mis un petit coup de frein pour me retrouver en dernière position du quatuor. Puis je suis reparti sur l’élan quelques dizaines de mètres plus loin, en en lançant sur le côté droit de la route. Sur le coup, j’ai fait un tout petit trou mais j’ai coincé et j’ai dû me rasseoir sur la selle”.

Le puncheur de 29 ans a alors vu ses trois compagnons de fugue le déborder dans les derniers mètres. “Tant pis pour moi. Je me suis précipité et ça ne l’a pas fait. Le plan n’était pas forcément celui-ci... Je suis persuadé qu’il y avait mieux à faire durant ce sprint mais bon, ça s’est passé comme ça s’est passé et il faut l’accepter”. Ne pense-t-il pas avoir également payé les efforts consentis plus tôt durant la course pour rentrer sur l’avant ? “C’était une journée très dure. J’ai vraiment dû m’arracher pour rentrer sur le trio de tête et oui, je l’ai peut-être également payé sur la fin. Mais le vrai problème, c’est vraiment d’avoir lancé de si loin…”.

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