Antoine Benoist : « Voir mon père pleurer... »

Crédit photo Freddy GUERIN / DirectVelo

Crédit photo Freddy GUERIN / DirectVelo

Il était le grand favori et il est parvenu à tenir son rang. Malgré des sensations en dents de scie et des problèmes physiques ces dernières semaines, Antoine Benoist a conservé son titre de Champion de France Espoirs de cyclo-cross, ce samedi, sur le circuit de Flamanville (Manche). Seul en tête de course durant la quasi-totalité de l’épreuve, le professionnel d’Alpecin-Fenix n’a pas laissé le moindre espoir à ses adversaires, à commencer par Mickaël Crispin, Champion d’Europe en titre dans la catégorie U23 et finalement 2e en terres normandes (voir classement). DirectVelo a recueilli la première réaction d’Antoine Benoist après l’arrivée.

DirectVelo : Que représente ce nouveau titre chez les Espoirs ?
Antoine Benoist : C’est déjà top de remporter une nouvelle fois ce maillot. C’est d’autant plus spécial que j’évoluais devant mes parents aujourd’hui (samedi) alors qu’ils n’avaient pas pu venir l’année passée. Voir mon père pleurer dans le dernier tour, lorsque je suis passé devant le poste, c’était “chaud”... En tout cas, je me suis fait plaisir sur ce circuit et je suis fier de leur avoir fait vivre ce moment.

Tu as rapidement fait la différence : était-ce prémédité ?
Oui, c’était voulu. Mickaël (Crispin) n’était pas loin et s’est même rapproché donc je n’étais pas totalement serein à un moment donné. Mais j’ai continué à mon rythme, sans lâcher. J’ai pu aller jusqu’au bout comme ça. J’étais dans un très bon jour. Je préférais creuser le plus d’écart possible en cas de problème mécanique car dans ces cas-là, on sait que ça peut vite revenir de derrière. Ce n’était pas très boueux, mais ça glissait dans les virages alors j’ai essayé de ne pas prendre trop de risques dans les derniers tours.

Ces dernières semaines, beaucoup se demandaient si tu allais disputer ce Championnat en Espoirs ou en Élites…
Je sais que beaucoup de gens pensent que j’aurais dû courir en Élites. Mais on m’a toujours dit de ne pas brûler les étapes et c’est ce que j’essaie de faire. J’espère que ce sera bénéfique pour la suite. Et puis, peut-être que je disputerai le Championnat de France Élites l’année prochaine.

« JE ME SENS BIEN ET JE VAIS EN PROFITER »

Depuis de longues semaines, tu te bats avec des problèmes de santé. Où en es-tu ?
Malheureusement, j’ai encore des soucis. Je passerai des examens au terme de la saison de cyclo-cross. Ce n’est toujours pas réglé… Je ne sais toujours pas ce que j’ai et j’espère que ce sera rapidement derrière moi. Il faudra sûrement des examens poussés pour comprendre le problème. Mais on m’a conseillé d’attendre la fin de saison pour les passer. Pour l’instant, je me sens bien et je vais en profiter parce que qui sait… Peut-être que dans quelques jours, ça ira à nouveau moins bien.

Quelle relation entretiens-tu avec ton coéquipier Mathieu Van der Poel ? Te conseille-t-il ?
On s’est vu en stage, bien sûr. C’est un gars très agréable. On rigole bien ensemble. Dès demain, on va se retrouver en stage, du 12 au 22. Du coup, je ne serai pas à Nommay. Mathieu est impressionnant. Mais comme je le répète à tout le monde, j’ai vu qu’il savait se mettre minable à l’entraînement et c’est sans doute pour ça qu’il réussit derrière. Il fait le job. On n’a rien sans rien et je le vois bosser parfaitement.

Quel sera ton programme après ce stage ?
Je vais disputer la manche de Coupe du Monde à Hoogerheide, puis ce sera déjà le Mondial. Je ferai sans doute encore deux week-ends de cross après le Championnat du Monde. En revanche, je ne sais pas encore si j’enchaînerai avec une ou deux courses sur route ou si je couperai directement à la fin de ma saison de cyclo-cross.  

 

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