Steve Chainel le sait : il est « allergique » au froid humide. Ce dimanche, le sociétaire du Team Chazal-Canyon-3G Immo en a une nouvelle fois eu la confirmation sur le circuit de Namur, à l'occasion de la sixième manche de Coupe du Monde. Contraint à l'abandon, il a connu un nouveau revers, une semaine seulement après Bagnoles-de-l'Orne (voir ici). Déçu, mais pas abattu, il s'est livré à DirectVelo.

DirectVelo : La course était particulièrement difficile...
Steve Chainel : C'était très très dur. J'ai crevé dans le premier tour et j'ai perdu plein de places. Ensuite, je me suis un peu mis dans le rouge. Au bout de deux tours et demi, j'ai commencé à avoir très froid et les pieds gelés. Je ne sentais plus trop mes mains. Ça devenait dangereux dans les descentes pour freiner. Ce n'était pas les conditions que j'apprécie. Le froid humide, ça a toujours été mon défaut, mais c'était pour tout le monde pareil. Malheureusement, j'ai senti que je n'arriverais pas à finir à trois tours de l'arrivée et que j'allais plus subir qu'autre chose. J'ai préféré mettre le clignotant et revenir au camping-car, même si lorsqu'on vient sur une Coupe du Monde, ce n'est pas pour abandonner.

Abandonner était donc le choix de la sagesse ?
Au retour des reconnaissances, je me doutais déjà que ça serait compliqué de finir la course. Quand on veut terminer la course pour faire une belle place, ce n'est déjà pas évident. Il n'y a pas de miracles. Je n'avais pas de super jambes. L'entame était correcte, mais c'est après une heure qu'il faut faire le classement. Je n'ai pas pris de plaisir sur ce parcours. Il faut savoir se retirer plutôt que d'insister pour aller chercher une anecdotique 36e place, frigorifié. Il y a Heusden-Zolder dans quatre jours. Je préfère ne pas hypothéquer mes chances.

« JE PAIE PEUT-ÊTRE LA NOTE »

Tu sors également d'un stage en Espagne. Le retour au froid est peut-être encore plus compliqué à gérer...
Je paie peut-être la note. C'est bien fait pour moi, je n'avais qu'à rester rouler dans les Vosges (sourire). Il faut le prendre avec philosophie. Il y a des coureurs qui aiment ces conditions. Yan Gras a terminé 25e alors qu'il n'était pas rentré dans le Top 35 depuis le début de l'année en Coupe du Monde (voir classement). C'est le charme du cyclo-cross. Pour la confiance, en vue des quatre prochains cyclo-cross qu'il me reste à disputer avant Flamanville, ce n'est pas l'idéal. Maintenant, le travail est fait, il faut essayer de ne pas prendre froid et de se remettre.

Jeudi prochain, tu seras de retour sur le vélo pour Heusden-Zolder...
J'espère qu'il ne va pas faire aussi humide et aussi froid. J'adore le froid sec, mais dès que c'est humide, c'est compliqué. Toutefois, ça reste du cyclo-cross. Si je ne veux pas être embêté et avoir du soleil, il faut que je fasse du VTT toute l'année. C'est rageant, ça a toujours été mon plus gros défaut pendant toute ma carrière. Il y a toujours une ou deux courses comme ça dans l'année.