Przemyslaw Kasperkiewicz : « J’ai perdu deux ans de ma vie »

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

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Przemyslaw Kasperkiewicz est soulagé de tourner la page. Après deux saisons galères chez Delko Marseille Provence, le Polonais peut enfin passer à autre chose. “J’aurais pu continuer dans l’équipe en 2020 mais je ne voulais pas rester là-bas plus longtemps. Certains ne comprennent pas ma décision mais moi, je sais pourquoi je l’ai prise”, explique celui qui a souhaité qu’une partie de ses explications ne soient pas divulguées en public, mais qui rappelle le discours également tenu récemment par Fabien Schmidt (lire ici). Il y a deux ans pourtant, c’était plein d’enthousiasme et d’espoir qu’il avait rejoint la Conti pro française pour ses débuts à ce niveau. “Lorsque je suis arrivé chez Delko, c’était le moment parfait pour passer pro. Malheureusement, j’ai ensuite perdu deux ans dans ma carrière, et j’ai même perdu deux ans de ma vie. Mentalement, je n’y étais plus du tout à la fin. Si ça continuait, j’aurais fait une dépression”. Au point d’envisager laisser tomber le cyclisme. “Dans ma tête, c’était devenu du 50-50”.

« JE N’AI PAS ÉTÉ MIS DANS DE BONNES CONDITIONS »

Outre des problèmes à la fois personnel et relationnel, le vainqueur d’étape sur le Tour du Rwanda (2.1), en mars dernier, n’a pas été épargné par les pépins physiques. Histoire de compliquer davantage sa situation. “J’ai connu six mois très difficiles. Je me suis cassé la clavicule au Tour d’Autriche alors que j’étais en contact avec plusieurs belles équipes pour 2020. Je n’ai pu revenir à la compétition que mi-août mais je n’étais pas encore remis… J’avais toujours mal alors je me suis fait opérer une seconde fois après la Bretagne Classic. J’ai tiré un trait sur ma fin de saison à ce moment-là”. Outre cette mésaventure, Przemyslaw Kasperkiewicz explique avoir souvent couru après sa meilleure forme à cause d’un calendrier très mal orienté. “Je n’ai pas été mis dans de bonnes conditions. Le manager m’a fait enchaîner les jours de course même quand je disais que j’avais besoin de repos et du coup, je suis tombé malade plusieurs fois. Dans ces conditions, je n’arrivais jamais à être à 100%”.

« JE VEUX RETROUVER L’ENVIE »

À désormais 25 ans, c’est du côté de l’UC Nantes Atlantique, et donc chez les amateurs, que le Polonais va tenter de se relancer. “Je veux retrouver l’envie, l’étincelle dans les yeux et la détermination… Le but, c’est de retrouver le niveau que j’avais chez Klein Constantia ou chez An Post-Chainreaction. Je veux retrouver cette flamme que j’avais, et que j’ai perdue chez Delko pendant deux ans”. Malgré des opportunités avec différentes formations Continental étrangères, le garçon a préféré rester dans l’Hexagone. “Mon agent m’a conseillé de rester en France car ce sera peut-être plus simple pour moi de retrouver une équipe professionnelle si je marche bien cette année avec Nantes. Mais pour ça, il va falloir gagner des courses. Je n’ai pas de stress, je veux juste retrouver le plaisir de courir, me remettre les idées à l’endroit et rendre mes proches heureux et fiers”. Pour performer, il misera notamment sur les épreuves de Classe 2 telles que le Tour de Normandie ou le Tour de Bretagne, épreuve sur laquelle il s'était déjà illustré en remportant une étape à Saint-Pern en 2017. 

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