Les Françaises se sont « battues avec leurs moyens »

Crédit photo Corentin Richard - DirectVelo

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Les Néerlandaises étaient tout simplement trop fortes au cours de ce Championnat du Monde. Si elles n'ont pas été en mesure de déjouer les plans d'Annemiek van Vleuten, auteure d'un incroyable raid solitaire de plus de cent kilomètres, et ceux de sa compère Anna van der Breggen, les Françaises n'ont pas à rougir de leur prestation. Volontaires, elles n'ont pas réellement commis d'erreur, ce samedi. ''Les filles n'ont pas vraiment couru à contre-temps. Le bon coup est parti dans le petit col qu'il y avait à mi-parcours. On savait que ça serait super dur. Ça s'est fait à la pédale. Elles étaient bien placées au pied, bien groupées. Techniquement, il n'y a rien à redire. Mais sur la force, elles ont pris quinze secondes en haut et ce n'est jamais rentré'', analyse Paul Brousse, le sélectionneur de l'Équipe de France Féminine.

« TOUT S'EST FAIT À LA PÉDALE »

À l'instant-clef de l'épreuve, les Françaises n'ont pas été en mesure de suivre les meilleures. La différence s'est faite à la régulière. ''Il n’y a pas de regrets car tout s’est fait à la pédale, les meilleures sont devant. La bosse où a attaqué van Vleuten n'était pas adaptée à nos qualités. Audrey (Cordon-Ragot) et moi, nous ne sommes pas faites pour ce type d’effort dans les bosses raides, je préfère les faux-plats montants et nous voulions en garder pour le final'', explique Aude Biannic, en difficulté au moment où la sélection s'est effectuée.

Tandis qu'un groupe composé d'éléments dangereux prenait le large, les Bleues ont tenté d'assumer leurs responsabilités en tête de peloton. Avec toutefois un petit temps de latence. ''Au-dessus de la bosse, on pensait que ça pouvait rentrer. Finalement, le peloton a mis du temps à s’organiser. C’est même revenu de l’arrière'', déplore Juliette Labous. Une fois lancées, les Françaises n'ont pas réussi à renverser la vapeur. En dépit de leurs efforts, Annemiek van Vleuten n'a cessé de voir son avance grandir. ''On n’a pas chômé derrière et pourtant on voyait l’écart grimper alors que van Vleuten était seule'', reprend Aude Biannic. De son côté, Paul Brousse a apprécié l'effort consenti en tête de peloton par ses troupes. ''Derrière, elles ont réagi comme il le fallait. Elles ont mis à rouler les filles qui étaient désignées pour ça. Elles ont mis 100% de ce qu'elles pouvaient donc ensuite elles ont logiquement lâché''.

« J'AI DONNÉ DE MA PERSONNE »

En tête de peloton, les Allemandes auront été les plus entreprenantes. Mais il n'y avait rien à faire contre l'ancienne double Championne du Monde du contre-la-montre, tout simplement irrésistible, et les autres costaudes de la journée. ''J’étais un peu surprise que l’écart ne bouge pas car les Allemandes roulaient quand même fort. Il n’y avait que deux équipes qui roulaient'', souffle Juliette Labous. Au fil des kilomètres, les tricolores ont perdu plusieurs éléments. ''On se demandait si on devait rouler aussi, mais on n’était plus que trois aussi, donc ce n’était pas possible'', regrette la Franc-Comtoise. Bien que la poursuite n'ait pas porté ses fruits, Aude Biannic assure avoir donné tout ce qu'elle pouvait. ''J’ai fait avec mes qualités et j’ai donné de ma personne pour faire du mieux possible. Nous sommes tombées sur une fille qui marchait très fort. Ce n’est pas n’importe qui, elle gagne le Giro avec sept minutes d’avance. Elle montre qu’elle est la meilleure mondiale actuellement'', admet-elle.

Dans les derniers kilomètres, Audrey Cordon-Ragot est parvenue à trouver les ressources nécessaires pour se hisser à la 17e place de l'épreuve. ''C'est anecdotique, mais en tout cas ça veut dire que jusqu'à la ligne d'arrivée, elles se sont battues avec leurs moyens'', conclut Paul Brousse.

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