Un tapis rouge pour Megan Jastrab

Crédit photo Corentin RICHARD - DirectVelo

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Megan Jastrab enfile les titres comme on enfile des perles en cette fin de saison 2019. Déjà double Championne du Monde sur la piste de Francfort (Allemagne) en août, lors de l’Omnium puis de l’Américaine, la jeune athlète de 17 ans a remis le couvert au Mondial sur route, ce vendredi. Dans le Yorkshire, l’Américaine a parfaitement joué le coup tactiquement dans le final pour résister de justesse au retour de ce qu’il restait du peloton (voir classement). “J’avais une superbe équipe autour de moi. Sur un parcours comme celui-là, il ne fallait pas s’enflammer et ne pas trop en faire en début de course. J’ai quand même essayé de suivre quelques coups mais une fois devant, personne ne voulait vraiment collaborer avec moi. Tout est rentré et c’est resté comme ça un bon moment”, relate celle qui faisait partie des favorites après sa victoire au Trofeo Da Moreno, sa 2e place à Gand-Wevelgem ou encore son succès au classement général de l’Healthy Ageing Tour, aux Pays-Bas. “Il a fallu attendre les dix derniers kilomètres pour que la course se décide vraiment”.

Sur une chaussée détrempée, c’est finalement la toute nouvelle Championne du Monde du chrono, Aigul Gareeva, qui a provoqué la décision finale en sortant le plus vite d’un virage sur la gauche. Megan Jastrab prend alors la bonne roue. “J’essayais vraiment de rester dans les toutes premières positions pour ne pas me faire piéger dans les virages mouillés. Il fallait faire super attention à être toujours dans les cinq premières positions. Ma coéquipière Katie (Clouse) était là elle aussi, à l’avant. Puis à la sortie de ce virage, je me suis retrouvée dans la roue de la Russe…”.

La suite ? Du pain béni pour l’Américaine qui se voit dresser un véritable tapis rouge par sa rivale. “Elle a roulé sans rien me demander. Je pensais qu’elle allait m’inciter à prendre des relais, mais pas du tout. Alors j’en ai profité pour rester dans la roue et souffler un bon coup avec le dernier kilomètre, s’amuse la lauréate, médaille d’or autour du cou. Restait encore à maîtriser ses nerfs après la flamme rouge. Elle a commencé à se décaler et à ralentir, pour m’inciter à passer. Je ne voulais pas passer devant mais d’un autre côté, je savais que le groupe revenait tout près derrière. C’était compliqué à gérer… Je ne voulais pas tout gâcher et d’un autre côté, il fallait quand même faire preuve de patience et lancer le sprint au bon moment”. Mission accomplie lorsqu’elle sort finalement la Russe de sa roue, puis résiste de justesse au retour de la Belge Julie De Wilde. “C’était chaud, mais que c’est beau !”

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