Les Juniors françaises y ont cru

Crédit photo Corentin Richard - DirectVelo

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Difficile pour les Bleues de se satisfaire de l'issue de ce Championnat du Monde Juniors Femmes. Actrices de la course au maillot arc-en-ciel, les tricolores espéraient un meilleur dénouement. En position de force pendant plusieurs kilomètres avec Cédrine Kerbaol aux avant-postes, les Françaises ont eu le temps d'y croire. Sur leur vélo, elles ont envisagé que leur coéquipière soit en mesure de décrocher le Graal au Yorkshire au terme d'un raid de vingt-cinq kilomètres. ''Quand elle est sortie, on y a toutes cru'', explique Amandine Fouquenet à DirectVelo. En tête de peloton, les Juniors françaises ont tenté de couvrir la fuite de la Championne de France. ''Il n'y avait pas de grandes nations représentées avec elle. Du coup, on s'est mise devant pour faire rideau'', reprend Léa Curinier. Au fil des kilomètres, l'avantage de la Bretonne s'est creusé. De quoi renforcer l'euphorie naissante. ''On y a cru pour Cédrine (Kerbaol). Elle avait pas mal d’avance'', glisse Ysoline Corbineau.

En tête de course, en compagnie de la Chilienne Catalina Soto Campos, Cédrine Kerbaol a gardé la tête froide. Avec une avance maximale de 35'', elle ne s'est jamais enflammée. ''Le temps d'y croire ? Je n'ai pas trop pensé à ça. J'y suis allée et je n'ai pas pensé à ce qu'il pouvait arriver ou non. Il n'y a aucun moment où je me suis dit que j'étais à l'avant sur le Championnat du Monde et que ça pouvait aller au bout'', affirme celle qui ne s'est pas laissé dépasser par l'enjeu. Malheureusement pour elle, Cédrine Kerbaol n'a pas pu compter sur le soutien de sa partenaire d'échappée. ''Elle ne passait pas ses relais comme je le faisais. Je savais que par rapport à moi, elle était plus fraîche. Elle refusait de rouler et je ne pouvais rien faire''. Au sein du peloton, à l'approche du final, les adversaires des Françaises ont ensuite vigoureusement réagi. Au fur et à mesure de l'organisation d'une poursuite efficace, les secondes d'avance se sont égrainées. ''Les Hollandaises se sont mises à rouler, Cédrine a craqué un peu et c'est revenu'', regrette Léa Curinier.

« PAS DE REGRETS »

Attaquée par Catalina Soto Campos à sept kilomètres du terme, Cédrine Kerbaol a été contrainte de rendre les armes. Avec honneur. ''J'ai tout donné. Je suis quand même satisfaite. Physiquement, je ne pouvais pas faire mieux. Quand elle m'a attaquée, je ne pouvais pas relancer. J'ai essayé de continuer à la vitesse à laquelle j'étais mais derrière, le peloton revenait''. Dans le final, les tricolores ont payé cher leur mauvais positionnement. Gênées par une chute, Ysoline Corbineau et Amandine Fouquenet n'ont pas pu se mêler à la lutte pour le titre. ''On était peut-être un peu mal placées. C’est de notre faute. C’est compliqué de chuter dans les derniers kilomètres car c’est là où ça roule le plus vite. C’était fichu ensuite. Je suis un peu déçue'', déplore Ysoline Corbineau. En dépit de l'aide d'Amandine Fouquenet, la sprinteuse n'a jamais pu réintégrer le peloton. ''J'ai tout fait pour la remonter, mais le paquet était déjà trop loin'', souffle Amandine Fouquenet. 

Au sein de cette Équipe de France décimée, Léa Curinier, seule rescapée française, a assumé ses responsabilités. Dans les derniers hectomètres, la Championne de France du contre-la-montre s'est frottée aux meilleures dans l'optique de sauver les meubles. ''Quand l'Américaine et la Russe sont sorties, je me disais que l'Italienne allait rouler pour rentrer mais elle ne l'a pas fait. Je me suis mise devant pour rouler mais vu qu'elle ne collaborait pas, il y en a une qui m'a contrée, je me suis accrochée, mais on n'a pas réussi à revenir". Tandis que le peloton est revenu sur les talons de Megan Jastrab, lauréate de l'épreuve, Léa Curinier s'est battue pour la médaille d'argent. Elle a finalement dû se contenter de la 8e place. Suffisant pour sauver le bilan français (voir classement). ''Je faisais attention à la chaussée mouillée, mais à un moment donné, il fallait débrancher le cerveau car c'était une partie assez tactique. Il fallait prendre des risques. J'ai sprinté avec mes dernières forces. Je n'ai pas de regrets. Je remercie les filles pour leur travail'', conclut-elle.

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Portrait de Ysoline CORBINEAU
Portrait de Léa CURINIER
Portrait de Amandine FOUQUENET
Portrait de Cédrine KERBAOL