Les Juniors français ont fini « complètement cuits »

Crédit photo Corentin Richard - DirectVelo

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Les Français ont subi la loi de leurs adversaires au cours du Championnat du Monde Juniors. Avec trois éléments dans les trente premières places de l'épreuve, tout en ne plaçant aucun pion dans le Top 10, les tricolores ne sont pas parvenus à mettre en échec les autres nations (voir classement). Lessivés et essorés par la distance et la pluie britannique, seuls Kévin Vauquelin, Thibault D'Hervez et Alex Baudin ont terminé l'épreuve. Si tôt descendus de vélo, le constat était unanime parmi les trois rescapés. ''La course était très dure, l'allure était ultra rapide pendant tout l'après-midi'', résume Thibault D'Hervez pour DirectVelo, à sa descente de vélo. Du côté d'Alex Baudin, même son de cloche. ''C’est la course la plus dure que j’ai faite. À la fin, je ne voyais plus rien, je pédalais avec les oreilles''.

« PLUS D'ÉNERGIE »

Dans des conditions climatiques difficiles, les Bleus ont peiné à peser sur le déroulé de la course comme ils l'espéraient. À l'arrivée, la déception était grande pour le clan français qui n'a pas réussi à remplir les objectifs qu'il s'était fixés. ''Ma 11e place n’est pas ce que nous recherchions au départ. On voulait le maillot ou un podium. Jusqu’au bout on croyait à la médaille de bronze, Julien (Thollet) m’avait dit qu’il fallait essayer d’aller la chercher mais j’étais complètement cuit'', reprend le vice-Champion de France. Du côté d'Alex Baudin, 16e, le sentiment amer et le goût d'inachevé est pleinement partagé. ''Vu que l’on n’était plus que trois dans le groupe, je me suis dit qu’il fallait tenir jusqu’à la fin afin de faire une place pour représenter le pays. Forcément, on est déçu. Mais le niveau était énorme. On arrive pour la 7e place, c’est déjà bien'', souligne-t-il.

En plus de la pluie, les tricolores ont souffert de la distance au cours de ce Mondial. Les 148 kilomètres du parcours les ont poussés dans leurs derniers retranchements. ''Je n’avais plus d’énergie. La distance était importante. Quand on arrive sur le circuit, qu'on regarde le compteur et que l'on se dit qu’il reste encore trois tours sous la flotte...'', glisse Thibault D'Hervez. En dépit de l'accumulation des kilomètres et de l'allure effrénée, les Français ont tout de même tenté leur chance. En vain. Lors d'une course où la moindre débauche d'énergie pouvait coûter cher, Alex Baudin a payé ses efforts. ''À la fin, ça se joue à l’énergie. C’était impossible de lever le cul de la selle. Dans la bosse, j’ai essayé d’y aller, même si j’étais déjà un peu cramé. J’ai commencé à cramper, je n’ai pas réussi à suivre l’Italien. Ça m’a brûlé les ailes pour la fin'', souffle-t-il. 

« TOUT À LA JAMBE »

Au fil des kilomètres et des attaques, Kévin Vauquelin n'a pas eu un instant de répit. Absorbé par le déroulement de la course et l'enjeu, il en a oublié de se ravitailler. ''Dans le final, je commençais à me sentir bizarre et je n'arrivais plus trop à forcer. Je suis tombé en fringale. Je commençais à mal voir. À vouloir être tout le temps avec les meilleurs, j'ai un peu oublié de manger''. Le Normand a payé l’addition au moment où il aurait pu être en mesure de faire la différence. À l'avenir, il devrait se souvenir de cet enseignement. ''Je suis déçu parce que j'étais vraiment bien. C'est dommage, mais c'est de ma faute. J'espérais faire un bon résultat. Physiquement, j'étais là, mais j'ai fait une erreur''.

Si les résultats obtenus laissent les tricolores sur leur faim, ils reconnaissent néanmoins que la victoire était hors de portée tant Quinn Simmons a été à son avantage. ''Les Américains ont été impressionnants pendant toute la course. Ils étaient toujours devant à rouler. Ils empêchaient tous les coups de sortir pendant la partie en ligne. Ils ont bien contrôlé'', admet Thibault D'Hervez. Bien qu'également déçu, Alex Baudin ne pouvait que confirmer. ''Je ne venais pas chercher un Top 20, mais je n’ai pas de regrets. J’ai donné 100% de ce que j’avais. C’était tout à la jambe. Il n’y avait pas de stratégie'', conclut-il.

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