Marianne Vos : « La plus dure de toute ma carrière »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Marianne Vos est en pleine gestion. Après avoir survolé les trois premières étapes du Tour de l’Ardèche (2.1), la Néerlandaise doit composer avec une situation de course particulière puisqu’il ne lui reste plus qu’une coéquipière à ses côtés, en la personne de Jeanne Korevaar. Ainsi, ces deux derniers jours, la leader de la CCC-Liv a été obligée de laisser deux échappées aller au bout. Mais l’essentiel est bien évidemment ailleurs pour l’ancienne triple Championne du Monde sur route, qui peaufine actuellement sa préparation finale en vue du prochain Mondial au Yorkshire. DirectVelo a fait le point avec l’athlète de 32 ans au terme de la 5e étape du Tour de l’Ardèche, dont elle a pris la 2e place, à Saint-Félicien. 

DirectVelo : Tu as survolé les premiers jours de course sur ce Tour de l’Ardèche !
Marianne Vos : Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre après ce gros bloc, avec le Tour de Norvège puis ce camp d’entraînements en Italie. Je suis arrivée directement ici pour faire la course, pour accumuler les efforts, sans nécessairement attendre de résultats en particulier. Cet enchaînement de montées et de descentes tous les jours, c’est vraiment bien pour moi. Mais bon, quand tu gagnes, c’est encore mieux pour la confiance. Cela dit, de là à gagner les trois premières étapes à la suite… Je ne m’y attendais pas du tout, bien sûr. La première étape me convenait bien, alors j’espérais faire quelque chose, mais le lendemain, sur l’étape reine et l’arrivée en haut d’un col… Puis le surlendemain avec cette étape très nerveuse… Je n’avais pas l’impression d’être en mesure de gagner. C’était super spécial.

En parallèle de ces succès, tu as perdu pas moins de trois équipières sur les trois premières journées, seule Jeanne Korevaar restant en course avec toi...
C’est sûr que l’on vit rarement ce genre de situation, mais il faut faire avec. Les 4e et 5e étapes se sont bien déroulées malgré tout. Hier (lundi), on a mis Jeanne dans l’échappée. On a essayé de défendre le maillot, par l’attaque (rires).

« IL EST QUASIMENT IMPOSSIBLE D’AVOIR UNE COURSE TRÈS INTENSE DÈS LE DÉPART »

Les écarts de niveau sont très importants entre les meilleures et les plus faibles sur cette épreuve. Quel regard portes-tu sur ce peloton hétérogène ? Cela change-t-il quelque chose à ta façon de courir ?
Je dois bien avouer que c’est particulier, oui… Mais en fait, je veux vraiment préciser que c’est la course la plus dure de toute ma carrière. Je n’avais jamais fait une telle épreuve ! Tout ça creuse encore les écarts de niveau, j’imagine. Après cinq jours, on sent que tout le monde commence à bien piocher dans ses réserves. Avec un tel parcours et ces enchaînements-là, il est quasiment impossible d’avoir une course très intense dès le départ. Sinon, si tu mets tout dans les cinquante premiers kilomètres, tu n’auras plus rien pour le final. Alors oui, on voit de grands écarts entre les meilleures grimpeuses et les autres. Mais bon… Pour ma part, je suis heureuse de pouvoir lutter avec les grimpeuses, c’est une bonne préparation pour le Mondial.

Tu sembles prendre beaucoup de plaisir cette semaine !
C’est le cas. En plus, la météo est de la partie. Il fait super beau depuis le premier jour. Bon, il fait presque trop chaud (sourires). C’est plus difficile pour le corps, mais on ne va pas se plaindre. C’est vraiment agréable.

« JE SAVAIS QUE LA SÉRIE ALLAIT VITE S’ARRÊTER »

Avant de venir en Ardèche, tu avais déjà remporté les trois dernières étapes du Tour de Norvège, avec le classement général final. Dimanche soir, tu étais ainsi sur une série de sept succès consécutifs !
J’ai vu les stats défiler sur cette série de victoires, mais sincèrement, je ne pense jamais à ce genre de choses. C’est très particulier de gagner trois étapes de suite, comme en Norvège. Une fois que l’on a dit ça… Tu ne peux pas trop te concentrer sur ce genre de choses car en cyclisme, tout va très vite. Je savais que la série allait vite s’arrêter.

Après cinq étapes, tu as maintenant une vraie idée des particularités de cette course par étapes ardéchoise. Penses-tu que cette compétition pourrait prendre de l’ampleur dans les prochaines années, et que d’autres grandes formations puissent venir ici pour préparer les Championnats du Monde futurs ?
Sans aucun doute ! C’est une superbe course, plus particulièrement à cette période de la saison. Quelques jours avant le Championnat du Monde, c’est vraiment génial ! Le problème, c’est que le calendrier est super chargé à cette période. Il y a le Boels Ladies Tour, le Tour de Belgique, et Madrid. En plus, donc, de l’Ardèche. Tout ça, c’est presque trop de grosses courses d’un coup, c’est bizarre. En tout cas, je suis très heureuse d’avoir fait ce choix-là.

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