Pierre-Yves Chatelon : « Un bilan plutôt mitigé »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Pierre-Yves Chatelon est passé par tous les états sur le Tour de l’Avenir. Les Français ont porté le maillot jaune pendant deux jours grâce à Simon Guglielmi, puis ont pris l’eau sur la route de Privas. Dans les Alpes, les tricolores ont imaginé Clément Champoussin renverser le général après ses troisièmes places à la Giettaz et au col de la Loze. Au final, le leader de l’Equipe de France termine 4e du général, soit une place de mieux que l’an passé. Pour DirectVelo, le sélectionneur fait le bilan de cette 56e édition du Tour de l’Avenir.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu du Tour de l’Avenir de l’Equipe de France ?
Pierre-Yves Chatelon : Le résultat est plutôt décevant par rapport aux ambitions de départ. Clément termine 4e, l’objectif était qu’il finisse sur le podium. Sur les étapes, nous n’avons jamais terminé mieux que 3e. Nous avons manqué un peu de réussite. Sportivement, le bilan est donc plutôt mitigé. Ils ont tout de même appris pas mal de choses pendant ce Tour de l’Avenir. Il a fallu défendre pendant deux jours le maillot jaune pris par Simon Guglielmi. C’est quelque chose d’intéressant. Nous étions ensuite à la recherche du temps perdu bêtement sur une faute d’inattention.

Au fond de toi, qu’est-ce que tu t’es dit le mardi soir après cette étape de Privas ?
Que nous avions quasiment perdu le Tour de l’Avenir. Il y avait des clients dans le groupe de tête. Après l’étape, j’ai tenu un autre discours pour garder les troupes mobilisées (voir ici). Je n’ai rien dit aux coureurs le soir-même. Nous avons débriefé l’étape le mercredi, au matin de la journée de repos. J’ai dit à Clément qu’il était dommage d’avoir fait autant de sacrifices et un stage pour perdre la course sur une connerie.

« CLÉMENT CHAMPOUSSIN EST SORTI DE SA RÉSERVE »

As-tu imaginé ensuite Clément Champoussin gagner le général ?
Oui, car il a vite renversé la situation. Il s’est replacé 7e du général dès la première étape des Alpes, à la Giettaz. Mais avec le recul, on s’aperçoit que les coureurs à l’avant au général sont ceux qui ont le moins attaqué dans la montagne. Van Wilder (3e) et Aleotti (2e) ont été des suiveurs dans les Alpes. En attaquant pour reprendre du temps, Clément a laissé des cartouches. On a vu des coureurs comme Evans ou Valter être au sommet sur des étapes de montagne et être le lendemain au fond du trou. Un mec qui a fait la course un jour a eu du mal le lendemain sur ce Tour de l’Avenir. Clément a fait la course trois jours de rang pour reprendre du temps. Il y a laissé des plumes malgré ses énormes qualités physiques. Le point positif, c’est qu’il n’a pas été suiveur cette année. L’an passé, il avait terminé 5e en suiveur car on ne connaissait pas ses qualités. Cette fois-ci, il est sorti de sa réserve.

Qu’as-tu pensé du Tour de l’Avenir des autres coureurs ?
On sent Simon Guglielimi fatigué après une grosse saison. Il a besoin de souffler pour refaire du jus. Aurélien Doléatto n’était pas au niveau qui était le sien au Tour de Savoie Mont-Blanc. Les profils étaient trop durs pour Mathieu Burgaudeau. Il a chuté lors de l’étape de Privas et ensuite, il a  eu mal au dos. Il a manqué de réussite car c’est un coursier. Il court bien, il « filochait » tous les coups. Nicolas Prodhomme a repris du poil de la bête au fil des étapes. C’est rassurant après un Tour Alsace compliqué. Alan Boileau a bien fini. Il avait fait un gros numéro lors de la 5e étape où nous avons défendu le maillot jaune de Simon. Il a montré qu’il en avait sous le capot mais il a eu du mal à s’en remettre. Il est un peu chien fou. Il manque encore de maturité. 

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