La « journée noire » des tricolores

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Simon Guglielmi ne verra pas la Savoie en jaune. Le puncheur de l’Equipe de France Espoirs a perdu son maillot de leader du Tour de l'Avenir, ce mardi, lors d'une étape folle disputée entre Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire) et Privas (Ardèche).

Le clan tricolore craignait la pluie mais ne s'attendait pas à "un scénario autant catastrophique". "Mais quand j’ai vu que ça n’avait toujours pas débranché à la bascule au niveau du Mont Gerbier-de-Jonc, je me suis dit que ça allait être chaud, reconnaît Pierre-Yves Chatelon auprès de DirectVelo. Tu ne peux pas tenir une course avec six mecs, surtout quand tu en as rapidement deux dans la pampa". Les Bleus ont rapidement perdu Mathieu Burgaudeau tombé dans la première descente de la journée puis Aurélien Doléatto.

« LES MECS ONT FAIT LE BOULOT »

Les deux coureurs n'ont jamais revu le peloton qui n'a jamais ralenti son allure. "Sur le haut, ça n’a jamais débranché, ça roulait tout le temps. Nicolas Prodhomme a crevé de la roue avant, rapporte le sélectionneur. Les autres allaient dans les coups : Champou (Clément Champoussin), Simon (Guglielmi)... Quand le coup décisif de six mecs s’est fait, Champou n’y était pas. Les autres groupes se sont ensuite constitués via des coureurs qui ont pris beaucoup de risques dans la descente. Nos coureurs n’ont pas réussi à accompagner le groupe".

23 coureurs dont plusieurs outsiders ont profité de l'occasion pour prendre un maximum de temps aux battus, à savoir les Français, les Colombiens, Alexander Evans (Australie), Attila Valter (Hongrie) ou encore Michel Ries (Luxembourg). "On a roulé derrière, avec Nico et Alan (Boileau), dans toute la vallée, avec ce qu’il restait de forces. On perd 2’30” sur les principaux favoris du général. C’est une journée noire", regrette le coach des tricolores. Simon Guglielmi a perdu la tête du général, et surtout Clément Champoussin se retrouve désormais 16e du général à 3'08'' de l'Italien Giovanni Aleotti (voir classements). "J’avais dit que pour que Clément (Champoussin) vise le podium au classement général, il fallait qu’il ne lui arrive rien avant la montagne. Eh bien voilà… Mais bon, une fois piégé, les mecs ont fait du boulot. Seulement, face à quatre Italiens, ou à des mecs comme (Tobias) Foss, voilà… Il n’y avait pas de Colombiens devant. Ils ont perdu gros aussi, mais ils n’ont pas voulu rouler avec nous".

« REGAGNER DU TEMPS »

A l'arrivée, Clément Champoussin avait bien du mal à cacher sa déception. "C'est décevant de perdre 2'30" sur une étape comme celle-ci, réputée moins dure. Je n'ai pas suivi le premier coup qui est sorti sur le plateau. Dans la descente (après Gerbier-de-Jonc NDLR), d'autres coureurs sont ressortis mais je n'ai pas pris assez de risques pour aller avec eux. Avec la pluie et le brouillard c'était assez dangereux". Point positif, l'Azuréen était bien physiquement. "Mais une fois que l'écart était fait dans le bas de la descente, c'était trop dur de revenir. Dans la dernière montée, j'étais avec plusieurs bons grimpeurs. Nous avons repris un peu de temps car il y avait encore 3' au pied de la dernière bosse".

Alors que la course arrive dans les Alpes, que peut-il encore espérer d'ici l'arrivée finale ? "Je vais faire le point pour le général mais comme j'ai de bonnes sensations, je vais essayer de profiter des montées pour regagner du temps", dit le 5e de l'édition 2018. "Pour la victoire finale et pour le podium, maintenant… Ça semble compliqué. Bon, le Top 10 est toujours envisageable. J’espère que ça va au moins libérer “Champou” dans la quête d’une victoire d’étape", dit Pierre-Yves Chatelon.

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