Benoît Cosnefroy : « C’est encore plus beau »

Crédit photo Régis Garnier - VeloFotoPro

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Comme une impression de déjà-vu. Vainqueur de Paris-Camembert en avril dernier après une course offensive et maîtrisée à la perfection, Benoît Cosnefroy a réalisé un nouveau joli numéro, ce dimanche, lors de la Polynormande (voir classement). Après le Calvados, c’est cette fois-ci dans la Manche qu’il s’est imposé, toujours sur ses terres normandes. Également vainqueur du Grand Prix de Plumelec un peu plus tôt dans la saison, le puncheur d’AG2R La Mondiale - qui a reçu une véritable ovation lors du podium protocolaire - décroche ainsi son troisième succès de la saison sur une manche de la Coupe de France. Une sacrée performance pour le coureur de 23 ans, seulement, et qui vient de boucler son premier Tour de France en juillet dernier. DirectVelo a recueilli la première réaction de l’ancien Champion du Monde Espoirs.

DirectVelo : Et de trois en Coupe de France !
Benoît Cosnefroy : J’espérais en gagner une… J’ai appris dans l’oreillette, pendant la course, qu’Oliver Naesen avait aussi gagné aujourd’hui (dimanche), en WorldTour (sur la 7e et dernière étape du Binck Bank Tour, NDLR). C’est une journée parfaite pour nous. Il me montre le chemin du niveau WorldTour, et j’espère l’atteindre un jour. Ça fait vraiment plaisir de gagner ici, c’est une étape importante avant de viser la gagne en WorldTour. 

« IL FAUT OSER ET NE PAS RESTER DANS DES SCHÉMAS PRÉDÉFINIS »

Tu sembles avoir parfaitement encaissé ton premier Tour de France…
J’ai fait beaucoup de critériums après le Tour, j’ai maintenu la forme. On verra ce que ça va donner dans le futur. Je n’ai jamais fait de vraie semaine complète de repos. Mais bon, ça paie aujourd’hui. Même si je ne suis pas bien plus tard, ce qui est pris est pris, et je ne serai pas déçu. En tout cas, être acteur en course, ça fait du bien. Je peux jouer avec mon vélo… Je n’ai pas pu toujours le faire au Tour de France. Vu le niveau du peloton, j’étais plus limité, ce qui est normal.

C’était déjà ta troisième participation à la Polynormande : cette expérience t’a-t-elle aidé ?
L’an passé, j’avais loupé la bonne échappée et j’étais très déçu. J’ai senti que j’avais les jambes aujourd’hui. Je me suis fait plaisir à l’avant. Dans l’oreillette, ils n’arrêtaient pas de me dire : « Tranquille, tranquille ». Mais je leur ai dit de ne pas s’inquiéter, et que je gérais. Mes coéquipiers ont eu peur que j’en fasse trop, mais comme quoi, parfois, quand on a les jambes, il faut oser et ne pas rester dans des schémas prédéfinis au briefing.

« LE RÉSULTAT ME DONNE RAISON »

Dans le final, tu n’as pas attendu le sprint…
Je me méfiais beaucoup de Damien Touzé pour le sprint. J’aurais pu jouer ma carte au sprint aussi, ça aurait pu marcher. J’ai joué un coup de poker car si j’avais été repris après mon attaque, je n’aurais pas pu encore sprinter après ça. Le résultat me donne raison, mais j’aurais aussi pu faire 5e au sprint. Au final, gagner en ayant attaqué tout le long, c’est encore plus beau.

Une fois encore, tu l’emportes sur tes terres normandes, devant une bonne partie de ta famille et des gens qui te sont chers !
Gagner en Normandie, ou même en Bretagne, à Plumelec… Il y a plein de monde qui me connaît, c’est énorme ! Hier (samedi), un petit, un fan, est venu à l’hôtel… Rien que ça, c’est quelque chose. Gagner devant lui, même si je ne le connais pas, ça me fait plaisir. La Polynormande est une course que je venais voir petit. Je me mettais dans la zone de ravito pour choper des bidons (sourires). J’avais des étoiles dans les yeux en venant ici. Et là, j’y gagne ! Il faut prendre ces moments de bonheur, c’est du bonus. 

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