KBE : Teniel Campbell veut devenir une légende

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

L’édition 2019 du Kreiz Breizh Elites féminin ne retiendra sans doute qu’un nom. Celui de Teniel Campbell, une jeune femme de 21 ans, venue de Trinité-et-Tobago, une île des Caraïbes située au large du Venezuela. Après avoir déjà remporté la première étape, elle a décroché, ce vendredi après-midi, l’étape reliant Belle-Isle-en-Terre à Ploumagoar (Côtes d’Armor). Ses deux victoires d’étapes lui permettent également d'enlever le classement général final. “C’est vraiment spécial !  Toutes les filles ont fait un superbe travail pour me protéger. J’ai senti toute la confiance qu’elles avaient en moi, c’était tellement agréable… C’est une victoire pour moi comme pour l’équipe. Ce sont trois différentes victoires mais une victoire est une victoire, et elles sont toutes belles”, résumait-elle quelques minutes après l’arrivée, pour DirectVelo.

La Caribéenne savoure ce trois à la suite. “C’est sans doute mon plus beau moment sur le vélo, car je reviens vraiment d’une période difficile, depuis mon retour en Europe après les Championnats Panaméricains. Sur les courses, ça n’allait pas super bien”, détaille celle qui avait abandonné tour à tour sur la Classique Morbihan, le Grand Prix de Plumelec puis le BeNe Ladies Tour. J’ai été malade, suite à une intoxication alimentaire. Il m’a fallu du temps pour m’en remettre. Malgré cette situation, l’équipe a continué de me faire confiance et m’a positionnée dans le rôle de la leader ici. Je suis donc d’autant plus heureuse de les remercier avec ces victoires”.

« J'ESPÈRE QU’ELLES REGARDENT CE QUE JE FAIS »

Teniel Campbell pratique le cyclisme depuis son enfance. Sur sa petite île, elle a d’abord découvert le BMX, peu avant ses dix ans. “Mais ce n’est pas le même BMX qu’en Europe. Les parcours ne sont pas du tout les mêmes, rigole-t-elle. Vient ensuite la découverte du cyclisme sur route. “Les choses sérieuses ont commencé à 15-16 ans. Disons que c’est là que je suis devenue compétitive”. Et lorsqu’on lui demande ses ambitions pour le futur, Teniel Campbell n’y va pas par quatre chemins : « I want to be remembered as a legend of this sport ». Littéralement : “Je veux que l’on se souvienne de moi comme d’une légende de ce sport”. Rien que ça. “Je sais ce que tout cela implique… Il va falloir que je continue de travailler dur, que je sois régulière, et que je crois en moi”.

Surtout, la longiligne athlète rêve d’inspirer les générations futures dans son pays. “Nous avons vraiment des athlètes phénomènales chez nous. Nous avons surtout des sprinteuses et des spécialistes de la piste. Mais nous ne pouvons pas compter sur le moindre soutien, sur un programme d’aide. J’espère réussir et pouvoir, à l’avenir, rentrer au pays en donnant l’envie à d’autres jeunes filles de faire la même chose. Ce serait super que je devienne une source d’inspiration”. Après avoir tenté sa chance en Europe, Teniel Campbell aimerait être imitée par plusieurs de ses compatriotes. “J’ai envie de dire aux filles : faites les choses comme vous le sentez, tentez votre chance. J’espère qu’elles regardent ce que je fais, et qu’elles s’inspireront de moi”. En attendant, elle s’apprête à traverser une fois de plus l’Atlantique, pour rejoindre Lima (Pérou), où elle disputera les épreuves cyclistes des Jeux Panaméricains, qui ont débuté le 26 juillet dernier.

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