Marco Brenner, symbole d’une génération allemande dorée

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Ces deux dernières années, la génération des Juniors nés au tout début des années 2000 a dû se coltiner le phénomène belge Remco Evenepoel. Partout ou presque où il est passé, le désormais professionnel de la Deceuninck-Quick Step a gagné. La nouvelle cuvée de Juniors, version 2019, a plus de chance de rêver sur les courses internationales. Mais pour espérer briller, mieux vaut tout de même porter le maillot de la « Mannschaft ». Car depuis le début de la saison, les Juniors allemands sont particulièrement à leur avantage. Maurice Ballerstedt, Michel Hessmann, Hannes Wilksch… Tous ont déjà eu l’occasion d’exprimer leur force ces dernières semaines. Mais le plus impressionnant de tous porte le nom de Marco Brenner. Junior 1ère année, il avait déjà écrasé la concurrence outre-Rhin l’année dernière. En Cadets 2, j’ai gagné toutes les courses par étapes auxquelles j’ai eu l’occasion de participer. En deux ans, j’ai gagné plus de 40 courses, alors je savais que j’étais capable de bien faire chez les Juniors également”, résume-t-il auprès de DirectVelo

« FIER DE FAIRE PARTIE DE CE PROJET »

Cette année, le Bavarois a eu besoin de quelques courses d’adaptation, le temps de prendre ses marques. “Dès les premières manches de Coupe des Nations, sur Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix, je me sentais bien. Ces deux courses m’ont donné confiance pour la suite”. Respectivement 13e et 16e de ces deux épreuves de renom, il est monté en puissance en terminant 5e de la Course de la Paix. “C’était mon objectif principal de la saison mais malheureusement, j’ai eu quelques problèmes physiques juste avant la course. J’ai quand même terminé meilleur J1. Après ça, je me suis concentré sur le Tour du Pays de Vaud et j’ai réussi à y gagner le général et trois étapes”. Surpuissant sur les routes helvètes, Marco Brenner réalise ensuite le doublé chrono-course en ligne lors des Championnats d’Allemagne, deux semaines plus tard.

Toujours plus haut, toujours plus fort, il participe à la démonstration allemande lors d’une épreuve de Coupe des Nations disputée à domicile ; le LVM Saarland Trofeo. “On a fait un carton avec le triplé au général et tous les maillots distinctifs”. Comme atteint de pléonexie, le Germanique ne se contente pas de ça et s’en va claquer le Grand Prix Général Patton, mi-juillet. “C’est le meilleur moment de ma saison jusqu’à présent, car c’est ma première victoire sur une manche de Coupe des Nations d’un jour”. En pleine bourre, le garçon qui vient de s'offrir le Tour de Haute-Autriche peut aussi compter sur le soutien de son club, le LV Auto-Eder-Bayern. Il s’agit de la formation Juniors de la Bora-Hansgrohe. “Je suis fier de faire partie de ce projet. On peut compter sur le soutien et l’expérience de l’équipe pro. On a les vélos qu’avaient les pros l’année dernière. L’équipe est basée en Bavière, donc c’était évident pour moi de courir là-bas”.

« CAPABLE DE GAGNER MÊME SUR DES TERRAINS QUI NE ME CONVIENNENT PAS »

Ce vendredi, Marco Brenner et l’ensemble du collectif allemand feront figure d’équipe à battre sur le Championnat d’Europe d’Alkmaar, aux Pays-Bas. Au début de l’été, le Champion d’Allemagne du chrono a pris une décision forte. “Avec le sélectionneur national, on s’est mis d’accord pour que je ne participe pas au contre-la-montre, qui était tout plat, ce qui ne me convenait pas trop”. Les autres nations sont prévenues. “Cette année, c’est spécial pour l’équipe nationale. Il se passe quelque chose. C’est la première fois que nous sommes leader de la Coupe des Nations. On a gagné toutes les courses par étapes de la Coupe des Nations hormis la Course de la Paix, où l’on termine 2e. On a beaucoup de cartes à jouer cette année. Pratiquement tous les coureurs du groupe peuvent espérer gagner. C’est forcément un problème pour nous adversaires car ils doivent surveiller tous les Allemands”.

Uniquement présent sur la course en ligne, que peut espérer l’actuel N°1 du peloton Juniors sur le circuit batave ? “Je me sens très bien, mentalement comme physiquement. J’en ai quand même gardé un petit peu sous la pédale pour être au top en fin de saison, lors des Championnats du Monde. Sur le papier, le parcours de ce Championnat d’Europe est trop plat pour moi. Mais cette année, j’ai découvert que j’étais capable de gagner même sur des terrains qui ne me conviennent pas trop”. Bien qu’il se sente comme “l’un des meilleurs” du peloton, celui qui n’a pas encore 17 ans - il les fêtera le 27 août prochain - se veut prudent. “Il y a beaucoup d’autres bons coureurs chez les Juniors”. Pour le résident d’Augsbourg, tout cela n’est déjà que du bonus. “En début d’année, je n’aurais jamais pu imaginer une saison aussi phénoménale, et ce n’est pas fini !”.  

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