Roxane Fournier : « Le niveau est tellement élevé... »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Après cinq saisons au sein de l’actuelle FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope, Roxane Fournier avait décidé de se lancer dans une nouvelle aventure cet hiver, en rejoignant la formation espagnole Movistar. Cinq mois après ses premiers jours de compétition sous le maillot de sa nouvelle équipe, où en est la sprinteuse française ? DirectVelo fait le point avec celle qui portera cette semaine les couleurs de l'Équipe de France à l’occasion du BeNe Ladies Tour.

DirectVelo : Comment vas-tu depuis le Championnat de France ?
Roxane Fournier : J’ai pris le temps de totalement couper pendant cinq jours. J’avais besoin de souffler. Puis j’ai repris progressivement. J’ai senti que la forme revenait rapidement. Le BeNe Ladies Tour va me permettre de bien remettre en route. J’irai là-bas avec des ambitions, même si c’est une course de reprise. Ce sera l’occasion de bien débuter l’été.

« LE GROS OBJECTIF, CE SERA LE CHAMPIONNAT D’EUROPE »

Qu’attends-tu de cette épreuve ?
Je suis d’abord contente de pouvoir courir avec l'Équipe de France (voir ici la sélection). C’est forcément une autre approche. Je vais me retrouver avec des filles toutes jeunes, et je me dis que je suis une vieille maintenant (sourires). Je vais essayer de transmettre de l’expérience, tout en jouant une victoire d’étape. Mais ce ne sera pas facile. J’ai vu qu’il y aura un gros niveau avec beaucoup de grandes sprinteuses. Cette année, le Giro était super dur alors les sprinteuses n’y sont pas allées. Du coup, elles seront là. J’aborde quand même cette course sans pression, et pour y prendre du plaisir.

De gros objectifs t’attendent dans les prochaines semaines !
Oui, l’été sera chargé. Le gros objectif, ce sera le Championnat d’Europe. Puis il y aura les courses dans le « Nord », en Suède et en Norvège. Sans oublier le Boels Ladies Tour. Toutes ces courses sont dans le WorldTour et seront importantes pour moi. Enfin, il y aura aussi l’objectif du Championnat du Monde au Yorkshire, si j’y suis sélectionnée.

Tu étais venue découvrir de nouvelles choses chez Movistar. Quel bilan tires-tu de cette première moitié d’année 2019 ?
Je ne regrette pas mon choix. C’est une bonne expérience à l’étranger. Je vois de nouvelles choses, une autre façon de courir, de travailler en équipe. Je trouve que j’ai fait un bon début de saison, notamment sur les Classiques. Mais il me manque toujours un petit quelque chose. A ce niveau, ça se joue à des détails, mais dans les grandes lignes, je suis contente de mon niveau, malgré un petit creux au mois de mai. J’ai fait un bon retour sur le Tour de Grande-Bretagne, avec un podium et plusieurs Top 5, c’était super.

« JE NE DÉSESPÈRE PAS DE GAGNER »

Pour autant, tu n’as toujours pas décroché de victoire cette saison…
Oui, mais le niveau est tellement élevé... Aujourd’hui, on ne peut plus comparer le cyclisme féminin avec celui d’il y a ne serait-ce que trois ou quatre ans. Tout s’est resserré, c’est beaucoup plus homogène. C’est très dur de gagner une course. Malgré tout, physiquement, je sens que j’ai progressée. Je suis plus forte que l’an dernier.

Cela tend-il à dire que tu te considères à ta place à travers tes résultats des derniers mois ?
Je ne suis quand même pas satisfaite de ne pas gagner. Mais j’essaie. Dans l’ensemble, ce n’est pas trop mal non plus. Peut-être que les gens ont des attentes plus élevées que ça pour moi, mais je fais mon maximum. Je ne désespère pas de gagner. Je me dis que ça paiera un jour. C’est juste qu’il faudra réussir à provoquer la réussite.

Que te manque-t-il pour l’instant ?
Comme je n’ai pas gagné depuis longtemps, peut-être que je n’ai pas les bons automatismes, ce qui pourrait expliquer que je fasse toujours 3e, 4e ou 5e. Pourtant, dans l’approche des sprints, je peux compter sur le soutien d’Aude (Biannic) et de Sheyla (Gutierrez). J’ai confiance en elles. Quand elles ne sont pas là et que je dois me débrouiller seule, ce n’est pas un problème non plus car j’aime bien faire ça à l’instinct, et choisir moi-même les roues à prendre. Il ne me reste plus qu’à concrétiser. 

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