Floryan Arnoult arrête : « Je savais que j’allais craquer »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Dans quelques jours, Floryan Arnoult ne sera plus coureur cycliste. Le Marseillais a en effet décidé de mettre un terme à sa carrière. Il pourrait tirer sa révérence, à 23 ans, sur les routes de l’Estivale bretonne, histoire de “ne pas lâcher l’équipe comme ça, d’un coup”. L’ancien coureur du VC La Pomme Marseille puis de la Continental Trevigiani Phonix Hemus 1896, aujourd’hui membre du Team Cycliste Azuréen, détaille sa décision pour DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi décides-tu d’arrêter le cyclisme ?
Floryan Arnoult : J’y pensais depuis deux mois. Je n’ai plus trop la motivation depuis le début de saison. A côté de ça, je travaille avec mon père dans un magasin de cycles, 25h par semaine, et ça se passe bien, alors je vais continuer là-dedans. La transition entre les années 2018 et 2019 a beaucoup joué. Quand tu es en Continental, que tu fais de belles courses, puis que tu redescends à un niveau inférieur, c’est compliqué moralement. Je l’ai mal vécu.

Autrement dit, le mal était déjà fait l’hiver dernier…
C’est ça. Honnêtement, même lorsque j’ai signé au Team Cycliste Azuréen, je savais que j’allais craquer sur la fin de saison. J’ai quand même fait un bon hiver, mais je n’étais plus vraiment motivé. Lorsque j’ai appris que la Continental à laquelle j’appartenais allait s’arrêter, c’était dur à vivre. Au fond de moi, j’ai compris que c’était fini à ce moment-là. Je me doutais que je n’allais pas réussir à retrouver une équipe de ce niveau, même si j’avais notamment eu des contacts avec l’équipe espagnole Burgos-BH. Mais les places sont chères… J’aurais aimé trouver quelque chose en France, mais je n’ai que très peu couru sur le sol français en 2018, et c’est sûrement ce qu’il m’aura manqué.

Te sentais-tu à ta place, à ce niveau Continental ?
Complètement. C’était ma première année, celle de l’apprentissage. Malgré tout, j’arrivais déjà à prendre des échappées et à faire la course. Je me disais qu’avec une année ou deux de plus pour prendre de la caisse, ça finirait par être vraiment intéressant. Mais je n’ai pas eu le temps de passer ce cap, puisque tout s’est arrêté après une seule année. Franchement, ça restera mon grand regret.

« QUAND TU BAIGNES LÀ-DEDANS DEPUIS TOUT PETIT... »

Tu viens tout juste de terminer le Tour de la Martinique. S’agissait-il de ta dernière compétition ?
Je me suis fait broyer là-bas, ce qui prouve que je ne suis plus au niveau et que je ne fais plus les efforts nécessaires à l’entraînement. Je ne veux pas lâcher l’équipe comme ça, d’un coup. Il faudra voir ça avec eux. Je disputerai peut-être encore l’Estivale bretonne. Mais si j’y vais, ce sera en-dedans et je risque encore de ramasser.

Beaucoup de coureurs annoncent leur arrêt, puis reprennent le cyclisme quelques mois plus tard…
(Sourires). Je continuerai de rouler pour le plaisir. J’irai sans doute faire quelques cyclos avec mon père qui roule aussi. Mais je ne me vois pas reprendre la compétition à un niveau encore moindre, en deuxième Catégorie… Pourquoi pas faire de la course à pied un peu plus tard, quelque chose qui demande moins de temps que le vélo.

Ta décision est donc mûrement réfléchie ?
Bien sûr. Tout ça va me manquer. C’est sûr que ça fait bizarre. Quand tu baignes là-dedans depuis tout petit, c’est une décision compliquée à prendre. L’adrénaline de la compétition risque de me manquer, mais c’est la vie. Je garderai de très bons souvenirs de tout ça, notamment de ma dernière saison au VC La Pomme. On avait un sacré groupe et une superbe ambiance. Je suis toujours en contact avec Lucas (De Rossi), Sofiane (Merignat) ou Jonathan (Couanon). On avait fait de belles choses ensemble.

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