Juliette Labous : « Avant, j’avais peur »

Crédit photo Flaviano Ossola

Crédit photo Flaviano Ossola

Depuis trois jours, Juliette Labous monte sur le podium protocolaire du Tour d’Italie. La Franc-Comtoise s’y voit remettre le maillot blanc de meilleure jeune de l’épreuve (voir classements). Troisième de ce classement annexe l’an passé, pour sa première participation, la sociétaire du Team Sunweb espère emmener le maillot jusqu’à Udine (Frioul), ville qui accueillera l’arrivée finale dimanche prochain. L'athlète de 20 ans fait le point avec DirectVelo après les quatre premières journées de la plus grande course par étapes du calendrier cycliste féminin.

DirectVelo : Comment se déroule ton début de Tour d’Italie ?
Juliette Labous : On a fait un bon chrono par équipes le premier jour, même si ce n’était pas facile à gérer car on s’est assez vite retrouvées à quatre et nous avons donc perdu du temps dans le final. Mais globalement, ça allait, on a limité la casse. Le lendemain, j’ai récupéré le maillot blanc, après une arrivée assez dure. Ça faisait assez mal, même si ce n’était pas un col. Hier (dimanche), j’ai perdu du temps, mais très peu. C’était une belle étape, avec un final technique et piégeux. J’ai eu de bonnes jambes dès les deux premières journées, c’est bien. Hier (dimanche), c’était plus compliqué pour moi mais j’ai pu m’accrocher et je suis satisfaite.

L’échappée est allée au bout ce lundi...
Il y a eu une erreur d’aiguillage, pour l’échappée comme pour le peloton. C’était assez limite sur une portion délicate… Après cet incident, aucune équipe ne s’est vraiment décidé à rouler pour rentrer sur l’échappée et du coup, ça a donné ce scénario-là.

Parmi les filles en tête se trouvait Nadia Quagliotto, l’une de tes principales rivales pour le maillot blanc !
J’étais un peu stressée au début, quand j’ai su qu’elle était devant. Mais dans la voiture, on m’a rassurée en me disant qu’en passant la journée devant comme ça, à trois, elle allait laisser beaucoup de jus avant les prochaines grosses étapes. Et puis, on termine à une quarantaine de secondes, donc on limite la casse.

Tu portes actuellement le maillot blanc tandis que ta coéquipière Lucinda Brand semble en grande condition sur ces premières journées, elle qui a déjà terminé 4e du Tour d’Italie l’an passé. Quelle sera la priorité de l’équipe pour les prochains jours ?
La priorité n°1 de l’équipe, c’est le général avec Lucinda, mais ensuite, il y a ce deuxième objectif du maillot de meilleure jeune pour moi. On peut faire les choses bien à deux, avec deux objectifs différents. Je suis contente que l’équipe me fasse confiance et me laisse jouer ce maillot. Cela va me permettre de voir jusqu’où je peux aller.

« IL FAUDRA S’EN MÉFIER »

L’année passée, tu avais pris la 3e place de ce classement des meilleures jeunes, derrière les Italiennes Sofia Bertizzolo et Nadia Quagliotto. Seront-elles une nouvelle fois tes principales adversaires ?
Sofia est la plus dangereuse. Attention aussi à Evita (Muzic), même si elle est un peu plus loin pour le moment (6e à 2’45”, NDLR). Elle grimpe très bien et elle a l’air en forme. Je pense qu’elle va marcher dans les prochains jours, alors il faudra s’en méfier.

On en saura certainement beaucoup plus dans deux jours, après l’étape de montagne de ce mardi puis le chrono individuel de mercredi !
Demain (mardi), ce sera peut-être l’étape la plus difficile. Ce ne sera pas évident car il y aura directement un col dur. Il faudra gérer et se mettre à son propre rythme, sans passer dans le rouge. Si une des filles qui joue le maillot blanc file devant moi, je ne vais pas me dire qu’il faut absolument l’accrocher si je ne me sens pas bien. Il faudra gérer son effort. Il y aura ensuite ce chrono en bosse, qui doit me convenir, puis la 9e étape qui risque d’être compliquée et pourrait encore faire bouger les positions au général.

Tu as découvert le Tour d’Italie l’an dernier : en as-tu gardé des enseignements qui te servent actuellement ?
L’an passé, lorsque je ne me sentais pas bien durant une étape, j’avais l’impression que ça n’allait pas le faire non plus les journées suivantes. Avant, j’avais peur. Mais j’ai réalisé que parfois, les sensations pouvaient redevenir très bonnes dès le lendemain. C’est une grande leçon que j’ai tirée de mon premier Giro. Maintenant, je sais que je ne dois pas paniquer si je me sens moins bien sur une étape.

Ce Tour d’Italie est-il différent des autres épreuves féminines ? Es-tu beaucoup sollicitée le soir, à la descente du podium protocolaire ?
Ça reste assez “simple”, ce n’est pas le Tour de France ! Mais il y a quand même beaucoup de monde aux arrivées, c’est sympa. L’atmosphère est différente des autres courses féminines, oui. On sent que c’est particulier pour toutes les équipes. 

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